Vialatte le prolifique
Journaliste pour diverses feuilles de province et revues parisiennes, il était un écrivain mordant, délicieux, que l’on redécouvre en recueil
Alain Favarger
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Chroniques » On ne le lit peut-être plus guère, mais Alexandre Vialatte (1901-1971) avait du style et le sens de l’ironie dans le sang. Fils d’un officier de carrière aux fortes racines auvergnates, enfant à l’imagination débordante, il pense longtemps être destiné à suivre les traces paternelles. Il s’intéresse à l’Ecole navale, mais sa mauvaise vue (un œil amoché lors d’un accident d’enfance) finira par l’en détourner. Il fera les lettres à Clermont-Ferrand et, fasciné par la langue allemande, il en devient un spécialiste.
Dès le début des années 20, il est en Allemagne, traducteur auprès des forces militaires françaises qui occupent une partie du pays. En parallèle, il affine sa passion pour le romantisme allemand, l’or du Rhin, la figure envoûtante de Lorelei. Il donne aussi des cours de français, collabore à La Revue rhénane où, introduit par Jean Paulhan, il diffuse son humour décalé. Peu après la mort de Kafka en 1924, il découvre les textes du Pragois, quasi inconnu