Stephan Eicher, l’emploi du temps
Chanson. Maître artisan d’une pop ciselée, le Bernois se raconte sur une terrasse du Lavaux où il est question du vent, de Melville et Rousseau, et d’un goût du silence que rien ne rassasie.
David Brun-Lambert
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«On va dans le jardin», propose Stephan Eicher - et une employée de glousser derrière son tablier: «Avec grand plaisir!» On se regarde, interloqués. Un premier rire surgit aussitôt. C’est qu’en cette matinée, le Bernois a envie de déconner. Le cadre s’y prête: un hôtel bardé d’étoiles juché sur une terrasse du Lavaux. En face, les Alpes, le lac, le ciel. Deux cafés servis loin du lounge où se déverse une musique désolante. Le chanteur, lui, s’épanchera sur tout et n’importe quoi. Avec un appétit qu’on lui soupçonnait, sans l’avoir jamais pleinement goûté jusqu’ici.
«Un de mes amis a une théorie», s’amuse-t-il, observant une vaste demeure postée en amont et dont le jardin comprend une balançoire et un château en plastiq