La Liberté

La place de la foi se situe en dehors de la grille horaire

Laurent Pillonel, enseignant, Chavannes-sous-Orsonnens

Publié le 02.05.2024

Temps de lecture estimé : 1 minute

Héritage N°1: les cantons de Fribourg et d’Obwald sont les seuls à avoir inscrit dans leur Constitution un droit pour l’Eglise de venir fourrer son nez dans l’école obligatoire. Un nez ça va, me direz-vous. Héritage N°2: de la 3H à la 11H, le canton de Fribourg dédie 608 leçons hebdomadaires aux religions (Vaud 114; Valais 456).

Il y a tout d’abord une leçon hebdomadaire pour le cours «éthique et culture religieuse», qui en soit est déjà une option et non une obligation prévue dans le Plan d’étude romand (PER, lire aussi La Liberté du 27 avril, «Faut-il renvoyer Dieu de l’école?»). Ensuite on sacrifie une leçon pour de l’enseignement confessionnel, avec Jésus, son papa et leurs petits anges. Si l’histoire est jolie, en quoi est-elle meilleure que celle du Coran ou du Veda?

L’école se doit de fournir un enseignement universel et non discriminatoire. Elle est d’ailleurs un lieu tout indiqué pour parler de spiritualité ou de mort, mais certainement pas pour enseigner de simples croyances. Il est temps de se débarrasser de cet héritage. Des cantons comme Zurich ou le Valais l’ont bien compris et le caté a lieu en dehors de la grille horaire scolaire.

Fribourg se doit d’aller de l’avant en offrant par exemple les heures de caté sur la pause de midi. Les enfants qui voudront y participer devront s’inscrire, et non l’inverse comme actuellement. Pour conclure, je rêve d’une école qui enseignerait une spiritualité de l’amour du vivant et du respect envers notre Terre Mère, elle en a urgemment besoin.

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