C’est grâce au Tribunal cantonal fribourgeois que le comportement scandaleux des autorités et des capitaines d’industrie fribourgeois de l’époque autour de la décharge de la Pila refait lentement mais sûrement surface (La Liberté du 3 avril, «Il faudra payer pour la Pila»). La dangerosité des PCB était connue de Condensateurs Fribourg au moins depuis 1971 et pourtant, au début des années 1970, l’entreprise a non seulement continué de se débarrasser des déchets contenant des PCB sur les rives de la Sarine, mais elle a continué à utiliser des tonnes de PCB encore pendant dix ans (!) (par exemple 20 tonnes en 1978).

A peine a-t-elle eu connaissance d’une éventuelle obligation d’assainissement en raison des PCB que l’entreprise s’est vidée de sa substance financière, a changé de nom et s’est installée à Zurich. Le fait que CFR Properties, qui a succédé à Condensateurs Fribourg, s’oppose maintenant par tous les moyens à toute prise en charge des coûts de l’assainissement, sous peine de faillite et d’actions contre les actionnaires qui ont encaissé des dividendes, s’inscrit dans la logique de son comportement de l’époque.

Dans quelques années, ce journal dévoilera peut-être encore quels capitaines d’industrie et conseillers d’Etat fribourgeois ont veillé à ce que le canton ne mette pas plus tôt cette entreprise à contribution et pourquoi la Confédération cofinance cet assainissement alors qu’elle n’y serait pas obligée, puisque l’assainissement a lieu clairement en raison des déchets industriels contenant des tonnes de PCB déposées par Condensateurs Fribourg.