La Liberté

Chris Rivera: «J’ai versé quelques larmes»

FR/Gottéron - GE/Servette • Le Genevois Chris Rivera a fait acte de contrition pour ses paroles de 2010. Un assist et quelques charges plus tard, il peut se targuer de débuts réussis avec Gottéron. «La Liberté» l'a rencontré après la victoire des Dragons sur les Aigles.

Chris Rivera: «Ma mentalité, c’est de vouloir toujours la victoire.» © adlo Ellena
Chris Rivera: «Ma mentalité, c’est de vouloir toujours la victoire.» © adlo Ellena

Patricia Morand

Publié le 16.09.2015

Temps de lecture estimé : 5 minutes

La nouvelle du transfert de Chris Rivera de Genève à Fribourg-Gottéron a animé toutes les discussions hier. L’attaquant de 28 ans était attendu au tournant, d’autant qu’il se retrouvait en soirée face à ses anciens coéquipiers, son club formateur, son club de toujours… Quelques sifflets ont juste retenti à l’annonce de sa présence - avec le 46, alors qu’il aura le N° 6 de ses jeunes années dès vendredi - dans l’alignement des Dragons.

«Je n’ai même pas entendu les sifflets. Je remercie tout le monde. J’ai été accueilli très correctement», soulignait-il à l’issue de la rencontre. Après un but, quelques charges et une bagarre (avec Rod), l’attaquant peut se targuer de débuts réussis sous ses nouvelles couleurs. Il a d’ailleurs été applaudi par les supporters des deux camps au moment du tour d’honneur.

«Ce groupe a de la fierté»

«Le sentiment est agréable après une victoire», a-t-il répété devant les caméras de télévision et les micros des journalistes. «Le succès, c’est d’ailleurs le plus important. Je n’avais aucun sentiment de revanche. Ce n’était qu’un match et la saison est longue. J’ai un énorme respect pour Genève qui m’a formé.» L’attaquant canado-suisse a été l’élément déclencheur de l’envol des Dragons hier soir. Il s’est d’abord rappelé aux bons souvenirs d’Almond dans la bande sur sa présence.

Il a été crédité d’un assist sur l’ouverture de la marque signée Schmutz alors qu’il apparaissait pour la quatrième fois dans la rencontre. «C’était un travail d’équipe. Il n’y avait pas que moi», a-t-il précisé. «Andreï Bykov a par exemple bloqué trois ou quatre tirs. Il a également fait des choses incroyables… Ce groupe a de la fierté. L’état d’esprit est excellent. Tout le monde est prêt à tout donner. C’est mon premier constat.»

Chris Rivera a été accueilli à bras ouverts par les Dragons. «En arrivant dans le vestiaire, je me suis présenté à chaque joueur. Tout le monde était un peu sous le choc. Mais il n’y a eu aucun problème.» Le Genevois a vécu des moments particuliers. «Ce matin (hier, n.d.l.r.) en faisant le trajet vers Fribourg, j’ai pensé à tout ce que j’ai vécu à Genève. C’était une journée chargée en émotions et en appréhension. Et après mon premier entraînement, quand j’ai vu que tout était réglé, j’ai versé quelques larmes. C’est normal.»

«Je veux avancer»

L’attaquant a découvert un nouvel environnement. «J’ai senti la différence avec Genève», a-t-il avoué. Ici, c’est beaucoup plus familial. Les gens se parlent. Tous. A Genève, c’est plus américanisé.»

Ses paroles de mars 2010 («Je n’aime pas Gottéron. Ni ses joueurs bêtes et stupides, ni son environnement. Je déteste ce club»), Rivera s’en souvient. «C’est du passé. Je veux avancer. J’ai dit des bêtises. J’étais jeune et il y avait beaucoup d’émotions autour de cette série de play-off. Je m’excuse. J’ai parlé trop vite. Aujourd’hui, je veux avancer et prendre étape par étape.»

L’attaquant s’est brouillé avec le grand manitou grenat Chris McSorley. Il n’avait plus sa place dans l’alignement genevois et n’avait pas d’autre choix que d’accepter le défi fribourgeois. «J’avais besoin d’une nouvelle expérience. Je n’en veux à personne. Je veux avancer pour moi, avec Gottéron. Ma mentalité, c’est de vouloir toujours la victoire. J’ai essayé de montrer ce soir (hier mardi, n.d.l.r.) ce que j’ai dans le ventre. J’ai encore besoin d’un peu de temps pour être en forme.» Relégué en tribunes aux Vernets, l’attaquant commençait sa saison hier soir. «Gerd Zenhäusern a bien géré mon temps de jeu. J’ai encore beaucoup à apprendre», a-t-il rappelé.

Le soutien de Madame

Chris Rivera loge pour l’instant à l’hôtel. Un déménagement est programmé et son épouse Maeva ainsi que ses trois enfants (4, 2 et 1 an) devraient le rejoindre. «C’est un gros changement dans ma vie. J’espère vivre encore de bonnes choses. Ma femme m’a beaucoup soutenu ces derniers temps. Elle m’a aidé à prendre cette décision qui n’était pas facile. Je savais que les gens allaient me parler de ma méchanceté. J’étais prêt à accepter la critique. Tout est bien qui finit bien.»

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