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Les vaudois du Piémont, prêt à entrer dans une nouvelle histoire avec l’Eglise catholique

Religion • «Nous ne pouvons pas pardonner au nom de nos mères et pères dans la foi qui ont subi des persécutions et parfois payé de leur vie leur attachement à leur confession. Mais nous nous réjouissons de votre demande de pardon qui ouvre la voie à une histoire différente dans le futur». Telle est en substance la réponse que les minorités chrétiennes historiques d’Italie ont adressée au pape.

Lors d’un déplacement à Turin le 22 juin dernier, le pape avait demandé pardon à l’Eglise évangélique vaudoise pour les comportements «non-chrétiens» et «inhumains» de l’Eglise catholique à son égard au cours de l’Histoire. © EPA
Lors d’un déplacement à Turin le 22 juin dernier, le pape avait demandé pardon à l’Eglise évangélique vaudoise pour les comportements «non-chrétiens» et «inhumains» de l’Eglise catholique à son égard au cours de l’Histoire. © EPA

Joël Burri, Protestinter

Publié le 26.08.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Pour la première fois, un pape a rendu visite à la communauté vaudoise du Piémont, la plus ancienne minorité chrétienne d’Italie. Le 22 juin passé, il a alors solennellement demandé pardon. Cette demande, s’est donc tout naturellement trouvée à l’ordre du jour du Synode des Eglises vaudoise et méthodiste qui se réunit depuis dimanche 23 août et jusqu’à vendredi 28, à Torre Pellice, près de Turin. Un ordre du jour qui, par ailleurs, prévoit des débats importants sur l’aide à apporter aux migrants, puisque l’Italie est une importante porte d’entrée de l’Europe.

Dans sa réponse au pape François, dont «Riforma» a publié mardi 25 la teneur, le Synode déclare avoir «reçu avec un profond respect, et non sans émotion, la demande de pardon que vous avez adressée, au nom de votre Eglise, pour ce que vous avez appelé les attitudes “non chrétiennes, et même les inhumaines” qui se sont produit dans le passé contre nos mères et de nos pères dans la foi évangélique.» L’organe délibérant des minorités chrétiennes historiques d’Italie ajoute: «Dans votre demande de pardon, nous entendons aussi le désir évident de commencer avec notre Eglise une nouvelle histoire, différente de celle du passé.» Mais il conclut: «cette nouvelle situation ne nous permet toutefois pas de nous substituer à ceux qui ont payé dans le sang ou subi d’autres afflictions en raison de leur foi évangélique et de vous pardonner en leur nom. Cependant, la grâce de Dieu a “surabondé là où le péché a abondé” (Rom 5:20

Riche marchant lyonnais, Pierre Valdo fut un réformateur avant l’heure puisqu’il contesta le purgatoire, les indulgences et le culte des saints au XIIe siècle déjà. Ses disciples et lui furent excommuniés lors du Concile de Vérone en 1184. Au XVIe siècle les vaudois s’intéressèrent aux idées de la réforme et, malgré quelques divergences théologiques, y ont adhéré formellement en 1532 lors du synode de Chanforan, auquel assistait Guillaume Farel. En 1545, les vaudois furent victimes d’un important massacre dans le Lubéron. 3000 personnes furent tuées en cinq jours et 670 envoyées aux galères.

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