La Liberté

Fils de paysan, fier de l’être 
et fâché par certaines critiques

Publié le 14.02.2017

Temps de lecture estimé : 1 minute

«Dans une paisible discussion au bistrot d’un village, le mot «paysan» est lâché par hasard. Ce mot-là, c’est l’étincelle qui met à tous les coups le feu aux poudres: les yeux de mon interlocutrice se remplissent de haine et sa bouche se tord, vomissant des serpents. Mais pourquoi un mépris si viscéral envers ces hommes fertilisant la terre?

Il semble que le fait de toucher des paiements directs soit le fondement de ces critiques… Pourtant, qui n’a pas un parent agriculteur? Ce qui m’écœure, c’est que ceux qui les honnissent sont paradoxalement des gens qui habitent de vertes contrées et sont fiers de leurs racines campagnardes, de la fondue, et de leur accent. Comment justifier une telle hargne à l’encontre de ceux qui nourrissent un peuple si peu reconnaissant?

Certes la mentalité paysanne peut apparaître en décalage dans notre société actuelle. Puisse cette dernière, qui se targue d’être ouverte d’esprit, ne pas juger cette mentalité sur la base d’idées préconçues. Certes les paysans sont des indépendants, mais qu’est-ce que cela veut dire quand la plupart des prix sont fixés par la politique des branches agricoles? Le monde paysan possède ses codes que l’on ne peut déchiffrer qu’en faisant l’effort de s’y intéresser sans préjugés.

Louis Joseph Mabire a dit: «L’envieux se sent volé de tout et par tous, il souffre de ce qu’il n’a pas et hait qui le possède.» Peut-être est-ce cela que les méprisants envient à l’agriculteur: sa communion avec la terre que leur salaire, leurs vacances et leurs loisirs ne parviennent pas à compenser. Je suis fils de paysan et fier de l’être!

Samuel Golliard,

Fribourg

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