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Inclassable Thomas Müller

France - Allemagne • Thomas Müller est inclassable et il s’agit vraisemblablement de sa plus grande arme. L’international allemand sera le principal danger pour l’équipe de France, aujourd’hui en quarts de finale de la Coupe du monde à Rio de Janeiro (18 h).

Inclassable Thomas Müller
Inclassable Thomas Müller

julien pralong

Publié le 04.07.2014

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Il n’a pas encore 25 ans mais son total de buts en Coupe du monde est déjà de neuf! Thomas Müller n’entre pourtant pas si facilement dans la case «attaquant», en tout cas pas dans celle d'«avant-centre», et celle de «milieu de terrain» paraît être trop réductrice. «Je suis inclassable et je crois que c’est un avantage pour moi, car cela jette le flou chez mes adversaires», dit-il régulièrement dans les interviews qu’il accorde.

Pas spécialement doué pour le dribble, ni doté d’une technique sortant du lot, Thomas Müller possède en revanche deux qualités qui en font un des plus dangereux prédateurs au monde: un flair digne des plus grands avant-centres et une vitesse d’exécution dans son dernier geste qui lui permet de faire très souvent mouche. Au Brésil, Müller a lancé sa campagne par un triplé contre le Portugal (4-0) et a scellé la victoire de l’Allemagne contre les Etats-Unis (1-0). Le joueur de Bayern Munich n’est plus qu’à une longueur de son total de 2010 qui lui avait valu le titre de meilleur buteur du tournoi (grâce au nombre d’assists car il était à égalité avec Sneijder, Villa et Forlan).

L’histoire est du reste cocasse. Eliminé par l’Espagne en demi-finale avec la Mannschaft, Müller s’était envolé pour le pays au matin de la finale, après avoir assuré la troisième place du Mondial contre l’Uruguay. Laissant à l’Espagnol David Villa et au Néerlandais Wesley Sneijder l’opportunité de le déloger de sa première place au classement des artificiers 2010. Ses coéquipiers en ont témoigné, le joueur, privé de communication avec l’extérieur durant le vol d’une dizaine d’heures, a tourné comme un lion en cage dans l’A380 de la Lufthansa jusqu’à être délivré de son angoisse une fois l’appareil posé. «C’était une expérience horrible», se souvenait-il avant le début de l’édition 2014.

Au sein d’une Mannschaft pour l’heure abandonnée par ses créateurs Özil et Götze, Thomas Müller est de loin l’homme du front le plus performant du tournoi. «Je ne serai jamais contre marquer des buts, mais l’essentiel est que nous soyons champions du monde», assénait-il après ses trois buts contre le Portugal. La France sait toutefois qu’elle n’aura pas droit à l’erreur contre Müller mais sera confrontée au même problème que beaucoup d’autres: comment contrer un joueur dont personne ne peut définir précisément le poste sur le terrain?

Le faux No 9 allemand, dégaine mal assurée d’antistar, point de gomina dans sa tignasse hirsute, ne ressemble pas franchement aux autres cadors du plateau. Et il cherchera une nouvelle fois à en tirer avantage, tout en se mettant au service du collectif. «Peu importe qui joue ou qui évolue dans l’axe, insistait-il dernièrement, il faut de toute façon beaucoup bouger.» Atypique au possible, Müller représente à lui seul le défi moderne qui se pose aux défenseurs: mettre en cage un adversaire volatile, imprévisible, jamais là où on l’attend mais toujours présent au bon moment. «Avec Thomas, il se passe toujours quelque chose», prévient et promet le manager de la Mannschaft Oliver Bierhoff. SI

Au programme, aujourd’hui

Coupe du monde, quart de finale:

France - Allemagne 18 h

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