«L’Etat m’a privé de ma sœur»
Fribourg • Arraché à sa famille très jeune et placé en orphelinat, Clément Wieilly découvre à 60 ans qu’il a une sœur en Argovie. «La Liberté» a assisté à leur rencontre.
Christine Wuillemin
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«Quand je te regarde, Madelaine, je vois le visage de notre mère», sourit Clément Wieilly. Un compliment qui émeut Madelaine. Elle qui n’avait jamais vu sa mère avant que Clément ne lui montre cette vieille photo d’elle. «ça me fait chaud au cœur de savoir que je ressemble à un parent», confie l’Argovienne en prenant la main de cet homme assis à côté d’elle. Ils ont le même sang, les mêmes traits, la même douceur dans la voix et une complicité naturelle. Les indices ne trompent pas, Clément et Madelaine Wieilly sont frère et sœur. Pourtant, à respectivement 60 et 66 ans, ils ne se connaissent pas.
Victimes de placements arbitraires dès leur plus jeune âge, tous deux ignoraient leur existence mutuelle jusqu’au début de cette année. Présente aux côtés