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L’inavouable crime des libérateurs français

Guerre mondiale • Les «viols de masse» commis au printemps 1944 par les troupes françaises restent une plaie ouverte dans le cœur des Italiens du Latium. Septante ans plus tard, la France ne s’est toujours pas excusée.

Le drame des «viols de masse» commis par le Corps expéditionnaire français en 1944 a été évoqué dans le film «La paysanne aux pieds nus» (1960) de Vittorio de Sica, avec dans les rôles principaux Sophia Loren et Jean-Paul Belmondo. © DR
Le drame des «viols de masse» commis par le Corps expéditionnaire français en 1944 a été évoqué dans le film «La paysanne aux pieds nus» (1960) de Vittorio de Sica, avec dans les rôles principaux Sophia Loren et Jean-Paul Belmondo. © DR
Pour les soldats bloqués des mois dans le froid lors de la bataille de Monte Cassino, il y aurait eu un «phénomène de décompensation» qui se serait retourné contre les civils. Ici, des hommes du 6 e régiment de tirailleurs marocains pendant le siège. © J. Belin/Musée de l'Armée/DR
Pour les soldats bloqués des mois dans le froid lors de la bataille de Monte Cassino, il y aurait eu un «phénomène de décompensation» qui se serait retourné contre les civils. Ici, des hommes du 6 e régiment de tirailleurs marocains pendant le siège. © J. Belin/Musée de l'Armée/DR

Leïla MINANO, Rome (Libération)

Publié le 12.06.2015

Temps de lecture estimé : 12 minutes

«Ils m’ont tout fait… Ils m’ont tout fait.» Le vieux paysan referme la main sur son pantalon en velours côtelé. Le regard est vide, la voix sûre, mais les doigts broient le tissu à s’en tordre les phalanges. Pour le rassurer, Marina, sa petite-fille de 20 ans, lui parle à l’oreille. Mais Pietro, 86 ans, ne faiblit pas: «Ils m’ont pris comme une femme… Ils m’ont tout fait, comme des bêtes, et puis ils m’ont tiré dessus.» Et de montrer la cicatrice de la balle qui l’a frappé à l’arrière du cou.

«Pourtant mon père m’avait prévenu, il m’avait dit de rester à la maison. Mais j’étais jeune, fou, c’était la guerre et toute la famille était affamée, il fallait bien sortir pour trouver de quoi manger.» Dans le salon de la grande maison en pie

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