La Liberté

Amis du HC Gottéron, sachez que la TSR regrette!

Archives de «La Liberté» (13 mars 2008) - Coup de gueule • Je fais partie de cette majorité de Fribourgeois qui, mardi soir, ont vu Gottéron-Berne à la télévision et non à Saint-Léonard. J'attendais tellement ce match que, dans mon élan, j'en ai oublié la chose la plus élémentaire qui soit: couper le son, vu que c'est la TSR qui retransmettait l'événement.

Dans son «Coup de gueule» du 13 mars 2008, «La Liberté» n'avait pas été tendre avec Laurent Bastardoz. © DR
Dans son «Coup de gueule» du 13 mars 2008, «La Liberté» n'avait pas été tendre avec Laurent Bastardoz. © DR

Pascal Bertschy

Publié le 13.03.2008

Temps de lecture estimé : 3 minutes

C'est ainsi que, comme des dizaines de milliers de téléspectateurs, j'ai entendu le commentaire de Laurent Bastardoz. Ne savais pas qu'un reporter, a fortiori dans une grande occasion, pouvait être à ce point désordonné, imprécis, vaseux, incompétent et bête. Ce n'est pas que Bastardoz n'a pas été tout à fait à la hauteur, c'est qu'il a été en dessous de tout. Tête creuse, quoique pas tout à fait vide: en sortait des flots de paroles ineptes, dont on se demandait quel rapport elles pouvaient bien avoir avec la partie qui se déroulait sous nos yeux. Cela dit, ce sous-doué de type XXL aura probablement réjoui plein de gens: en gros, tous ceux - amis, fans et diverses de ses connaissances - qu'il a salués à l'antenne par leur nom.

Il semblait si content de lui, du reste, qu'il a surjoué la bonne humeur. On ne sait pas de quoi, mais il a beaucoup ri. La dimension dramatique du match? La folle dramaturgie de la série entre le David fribourgeois et le Goliath bernois? N'ont rien inspiré à Bastardoz, sinon des platitudes.

A ce Gottéron-Berne qu'il jugeait sans doute indigne de son talent, en tout cas celui qu'il aurait tort de s'attribuer, cet autosatisfait de naissance a préféré mille autres choses. Comme nous parler, au plus fort de la domination bernoise, du choc qui venait de se terminer entre Montana et Meyrin (deuxième ligue). Ou, autre exemple, comme nous révéler qu'un confrère jurassien à lui donnerait cher pour assister au prochain match d'Ajoie.Gottéron, dans tout ça? Bah! le club lui aura au moins permis d'étaler son ignorance. En particulier quand, relevant que Fribourg créerait une des plus grandes sensations de l'histoire des play-off s'il éliminait l'Ours, il a eu le malheur d'ajouter: «Mais les Fribourgeois sont déjà allés loin en play-off, par le passé, et il me semble qu'ils ont même une fois joué la finale.» Quelques minutes plus tard, le malheureux rectifiait en signalant qu'un téléspectateur avait téléphoné pour lui apprendre que Gottéron, en fait, avait déjà disputé trois finales. Eh oui, Laurent Bastardoz, il y a eu 1992, 1993 et 1994. Sans oublier 1983, année du plus savoureux des quatre titres de vice-champion suisse gagnés par Gottéron, ainsi que tous les passionnés de hockey fribourgeois pourraient vous le dire.

Quelle pitié! D'autant qu'à la fin, on a eu droit au pompon. Car tout ça s'est achevé par un festival de pleurnicheries, relayé dans le studio à Genève où le préposé et son consultant n'étaient pas mieux que l'autre à Fribourg. Fallait entendre. Berne, houlala, quel dommage pour ce grand club! Et pour les nombreux fans qu'il compte jusqu'en Suisse romande, mais à qui on pense très fort. D'ailleurs, tenez, vous savez quoi? On regrette l'élimination de Berne. Si, si, voilà ce qui a été dit sur le plateau de la TSR: «On regrette l'élimination du grand Berne.»Mais nous aussi, les gars, nous aussi on regrette! Du moins de ne pas avoir coupé le son.

=> Une interview de Laurent Bastardoz, parue dans «La Liberté» le 20 avril 2015, est à lire via ce lien

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11