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«C'est aussi un jour terrible pour la Suisse»

«Non, ce n’est pas la fin de l’Union européenne, mais c’est la pire crise politique de son histoire», estime Gilbert Casasus, professeur à l’Université de Fribourg et spécialiste des questions européennes, dans une interview à la «Tribune de Genève» et «24 Heures». Pour la Suisse, le professeur estime que «c'est en tout cas une très mauvaise nouvelle».

S'agissant de l'effet domino du vote britannique, Gilbert Casasus pense qu'il «pourrait y avoir des velléités dans les pays scandinaves comme le Danemark». © Alain Wicht/La Liberté
S'agissant de l'effet domino du vote britannique, Gilbert Casasus pense qu'il «pourrait y avoir des velléités dans les pays scandinaves comme le Danemark». © Alain Wicht/La Liberté

ATS

Publié le 24.06.2016

Temps de lecture estimé : 1 minute

Pour sortir de cette crise, «l'UE, doit absolument prendre des décisions fortes. A mon avis, il y a deux mesures à prendre. La première, c'est l'élaboration d'un nouveau traité étant donné que le traité de Lisbonne n'a jamais été un bon traité. La deuxième mesure, c'est l'acceptation d'une Europe à la carte, avec la création d'un noyau dur», analyse M. Casasus pour les deux journaux lémaniques.

S'agissant de l'effet domino du vote britannique, l'expert pense qu'il «pourrait y avoir des velléités dans les pays scandinaves comme le Danemark». «On dit aussi que la Pologne et la République tchèque pourraient sortir de l'Union européenne. Economiquement, ce serait une erreur, mais si ces pays veulent se suicider, alors libre à eux de le faire», ajoute-t-il.

«Très mauvaise nouvelle» pour Berne

Pour la Suisse, le professeur estime que «c'est en tout cas une très mauvaise nouvelle». «D'ailleurs ce matin, j'entendais un député britannique du Parti travailliste qui disait clairement: 'C'est un jour terrible pour le Royaume-Uni et c'est un jour terrible pour l'Europe'. On pourrait ajouter: c'est aussi un jour terrible pour la Suisse», dit-il.

Il pense toutefois que la Suisse garde «une marge de manœuvre». «Mais évidemment la Suisse n'est plus du tout la priorité de l'Union européenne. Et si Jacques de Watteville, négociateur en chef, va aujourd'hui taper à la porte de la Commission européenne, on lui dira de revenir plus tard, on a autre chose à faire que de s'occuper du dossier suisse», constate-t-il.

«Il sera très difficile de trouver une solution à l'initiative contre l'immigration de masse d'ici au 9 février 2017, comme cela était prévu», souligne-t-il.

 

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