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Journée noire pour Israël qui subit trois revers

L'ambassadeur suisse Paul Fivat hier
L'ambassadeur suisse Paul Fivat hier
Publié le 18.12.2014

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Isolement diplomatique

Israël a dû avaler hier des couleuvres. L’Etat hébreu a réagi avec colère au retrait du Hamas de la liste terroriste européenne et au soutien européen de «principe» à la reconnaissance de l’Etat palestinen. De plus, les Etats parties aux Conventions de Genève lui ont aussi demandé de respecter le droit international humanitaire.

Le Tribunal de l’Union européenne qui se penchait sur la mise au ban du Hamas ne s’est pas prononcé sur le fond, mais en fonction d’un vice de procédure. Les juges ont estimé que cette mise au ban était fondée «non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d’autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d’internet». Le Hamas a salué «la correction d’une erreur historique de l’Union européenne».

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’est déchaîné. «Le Tribunal de l’UE a retiré le Hamas de la liste des organisations terroristes (...), il semble que beaucoup trop (de gens) en Europe, où six millions de Juifs ont été massacrés, n’ont rien appris», a-t-il affirmé.

La colère de M. Netanyahou a aussi été alimentée par un vote du Parlement européen, qui a apporté son soutien de «principe» à la reconnaissance de l’Etat palestinien, sans toutefois appeler les Etats membres de l’UE à le faire.

Le Parlement européen «appuie en principe la reconnaissance de l’Etat palestinien et la solution fondée sur deux Etats», mais cela «devrait aller de pair avec le processus de paix, qui devrait être remis en marche», selon la résolution adoptée par 498 voix contre 88.

Le compromis des eurodéputés paraît en retrait par rapport aux initiatives récentes dans certains Etats membres. La Suède a ainsi reconnu l’Etat de Palestine et les parlements français, britannique, espagnol, irlandais et luxembourgeois ont appelé à cette reconnaissance.

Hier enfin, les Etats parties aux Conventions de Genève ont demandé à Israël de respecter le droit international humanitaire. La Suisse, qui organisait la conférence sur le Proche-Orient à Genève, a souligné que la déclaration adoptée par 126 pays a bénéficié d’un large soutien.

A l’issue de la réunion, l’ambassadeur Paul Fivat, chef de la délégation suisse, a souligné que le document en dix points ne crée pas de nouvelles obligations, mais réaffirme les règles que toutes les parties doivent respecter. Absent des débats, Israël a dénoncé avec virulence la réunion. La conférence «confère une légitimité à des organisations terroristes», selon l’Etat hébreu. ats/afp/reu

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