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L’attaque de «Charlie Hebdo» a fait au moins 12 morts dont Cabu, Charb, Wolinski et Tignous

France • Une fusillade dans les locaux de «Charlie Hebdo» a fait mercredi au moins 12 morts, dont les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski et Tignous, selon la police citée par plusieurs médias. L'attaque a suscité maintes réactions. Elle a été dénoncée comme un «attentat terroriste» par François Hollande.

Cabu et Charb figurent parmi les victimes de cet «attentat terroriste».
Cabu et Charb figurent parmi les victimes de cet «attentat terroriste».
De nombreux policiers sont présents sur les lieux (arc.).
De nombreux policiers sont présents sur les lieux (arc.).

AFP/ATS

Publié le 07.01.2015

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Le président français, qui s'est rapidement rendu sur les lieux du drame, s'est ému de l'«exceptionnelle barbarie» de l'attaque, et appelé à «l'unité nationale». C'est l'attentat le plus meurtrier commis en France depuis au moins 40 ans.

Le sort et l'identité des auteurs de la fusillade n'étaient pas connus à la mi-journée. Selon des témoins cités de source policière, ils ont crié «nous avons vengé le prophète!» avant de réussir à prendre la fuite dans Paris.

M. Hollande a convoqué une réunion ministérielle de crise à l'Elysée, à 14h00. Le Premier ministre Manuel Valls a décidé de relever le plan antiterroriste Vigipirate au niveau «alerte attentats», le plus élevé possible, pour l'ensemble de la région parisienne, ont indiqué ses services.

Des réactions

La Maison Blanche a condamné «dans les termes les plus forts» l'attaque. «Toute la Maison Blanche est solidaire des familles de ceux qui ont été tués ou blessés dans cette attaque», a déclaré Josh Earnest, porte-parole du président américain Barack Obama, sur la chaîne MSNBC.

Par ailleurs, le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker a condamné «un acte intolérable, une barbarie». Le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié l'attaque terroriste de «révoltante» et exprimé sa solidarité avec la France.

Pour Manon Schick, directrice de la Section suisse d’Amnesty International, il s'agit d'un «acte horrible et injustifiable au cœur d’un journal qui incarne la liberté d’expression».

Piéton percuté

Selon une source proche de l'enquête, l'attaque s'est déroulée «vers 11h30» , lorsque «deux hommes armés d'une Kalachnikov et d'un lance-roquette, ont fait irruption au siège du journal» Charlie Hebdo, dans le centre de la capitale. «Un échange de feu a eu lieu avec les forces de l'ordre», a-t-elle déclaré.

En quittant les lieux, les deux agresseurs ont blessé par balle un policier. Ils ont ensuite braqué un automobiliste dans le nord-est de Paris et percuté un piéton.

Coups de feu

«J'ai entendu des coups de feu, j'ai vu des gars cagoulés qui sont partis en voiture», a déclaré à l'AFP Michel Goldenberg, un voisin qui a son bureau dans la même rue que Charlie Hebdo, dans le 11e arrondissement de Paris.

Un autre voisin, Bruno Leveillé, a raconté avoir entendu «une trentaine de coups de feu pendant une dizaine de minutes».

«Horreur absolue»

Claude Bartolone, président socialiste de l'Assemblée nationale française a dénoncé une «horreur absolue après l'attaque de Charlie Hebdo», une condamnation reprise aussi par des membres de l'opposition de droite.

Sans que l'on sache s'il y a un lien avec cette attaque, «Charlie Hebdo»a fait la Une de son dernier numéro paru ce mercredi sur la sortie de «Soumission», nouveau roman controversé de l'écrivain Michel Houellebecq, un des auteurs français les plus connus à l'étranger.

Ouvrage de politique fiction, le livre brosse le portrait d'une France islamisée en 2022, après l'élection d'un président de la République musulman.

«Les prédictions du mage Houellebecq: en 2015 je perds mes dents... En 2022 je fais Ramadan !», fait dire à un Houellebecq caricaturé l'édition de Charlie Hebdo parue mercredi.

Nombreuses menaces

L'hebdomadaire satirique a été menacé à de nombreuses reprises depuis la publication de caricatures de Mahomet en 2006. En novembre 2011, le siège de Charlie avait été détruit dans un incendie criminel, déjà qualifié d'«attentat» par le gouvernement de l'époque.

En 2013, un jeune homme de 24 ans avait été condamné à de la prison avec sursis pour avoir appelé sur Internet à décapiter le directeur de Charlie Hebdo après la publication de caricatures de Mahomet.

 

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