Pour nombre de votants britanniques, Bruxelles apparaît comme très éloignée et favorisant les élites politiques et économiques, note M. Rossi. L'UE peine à convaincre les populations des avancées qu'elle apporte et au final, beaucoup en arrivent à penser qu'elle n'aide pas les gens.
Le phénomène s'est aggravé depuis la crise financière de 2007-2008 et la mise en oeuvre de politiques d'austérité, ajoute M. Rossi. Enfin, la question des migrants et les problèmes rencontrés par l'Union européenne dans sa gestion ont joué le rôle d'étincelle.
Pour l'économie suisse, le vote britannique place une nouvelle fois la question des taux de change au centre du débat. A court terme, la pression sur la valeur refuge que représente le franc va s'accentuer. Comme après le 15 janvier 2015, date de l'abandon par la Banque nationale suisse (BNS) du taux plancher liant franc et euro, la grande question reste de savoir comment vont réagir les secteurs tournés vers les exportations.
De l'avis de M. Rossi, la place financière suisse pourrait en revanche profiter d'afflux d'argent après le vote britannique. Les grands groupes financiers très présents dans le quartier des affaires de la City londonienne ne devraient pas forcément souffrir d'un Brexit, la sortie de l'UE pouvant aussi s'accompagner d'un assouplissement du cadre réglementaire.