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Le Kremlin ne veut rien dénoncer

Publié le 21.04.2017

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Arrestations d’homosexuels »   Malgré le nombre d’arrestations et de cas de torture d’homosexuels en Tchétchénie, le Kremlin fait la sourde oreille.

Les informations de presse faisant état de nombreuses arrestations et de cas de torture d’homosexuels en Tchétchénie, république du Caucase russe à majorité musulmane, «ne se confirment pas» en l’état, a assuré hier le Kremlin.

«Malheureusement ou heureusement, il n’y a jusqu’à présent aucune confirmation concrète» de telles persécutions d’homosexuels en Tchétchénie, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, au lendemain d’une rencontre entre le président Vladimir Poutine et l’homme fort de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov. Il a précisé que des vérifications sur ce sujet étaient menées actuellement par les forces de l’ordre russes, ainsi que par la déléguée pour les droits de l’homme auprès du Kremlin, Tatyana Moskalkova.

Fin mars, une enquête du journal indépendant Novaïa Gazeta a révélé que les homosexuels sont devenus la cible des autorités en Tchétchénie, société conservatrice où l’homosexualité, considérée comme un tabou, est un crime passible de mort dans la majorité des familles. Selon le journal, les autorités locales ont arrêté plus de 100 homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour «laver leur honneur». Toujours selon Novaïa Gazeta, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d’actes de torture.

Des homosexuels tchétchènes ayant fui à Moscou ont affirmé à l’AFP avoir été battus et détenus «dans une prison non officielle», et vivre aujourd’hui avec la peur d’être identifiés et traqués par leur famille. Officiellement, une enquête a été ouverte lundi par le Parquet général. Mais les enquêteurs disent n’avoir reçu «aucune plainte officielle» de victimes. «Qui sont ces gens? Où vivent-ils? Ce sont des plaintes de fantômes!», s’est insurgé M. Peskov.

Mercredi, Kadyrov a été reçu par M. Poutine et a démenti les accusations de traque de la communauté homosexuelle, dénonçant les articles de presse comme des «provocations». Lors de cet entretien diffusé à la télévision, le président russe n’a pas commenté lui-même ces informations. ATS

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