Le malaise que Paris ne veut pas voir
La reporter Anne Nivat a sondé les angoisses de la France profonde à la veille de l’élection présidentielle
Christine Wuillemin
Temps de lecture estimé : 5 minutes
Interview » Reporter de guerre, Prix Albert Londres en 2000, la journaliste française Anne Nivat est partie à la rencontre des Français oubliés de la métropole «que l’on entend si peu, voire jamais». De juin 2015 à juin 2016, l’auteure de «Dans quelle France on vit» a pris le pouls de six villes périphériques de taille moyenne: Evreux (Eure), Laon (Aisne), Laval (Mayenne), Montluçon (Allier), Lons-le-Saunier (Jura) et Ajaccio (Corse-du-Sud).
Elle a choisi d’enquêter en immersion, comme elle l’a fait en Tchétchénie, en Irak ou en Afghanistan: au plus près de l’humain, en logeant chez l’habitant. En ressort une radiographie des préoccupations actuelles de cette France profonde et bigarrée. Autant de clés permettant de mieux comprendre l’issue du premier tour de l’élection présidentielle française.
Sur le terrain, vous avez constaté une perte de confiance dans les partis politiques traditionnels et un engouement pour le Front national (FN). Tend