Les hôpitaux au bord de l’asphyxie
La crise a eu des effets délétères sur les soins. Tout manque: personnel, médicaments, matériel, argent
Angélique Kourounis, Athènes
Temps de lecture estimé : 6 minutes
Grèce » Elvira Daskalaki n’aurait jamais pu imaginer qu’à l’hôpital Evagelismos, le plus grand d’Athènes, mais aussi le plus important des Balkans, on lui aurait demandé de ramener les médicaments de son père décédé pour que «les autres en profitent». Il ne s’agissait même pas de médicaments chers ou difficiles à trouver, «juste des suppléments de fer qu‘il prenait depuis des années», rappelle cette fonctionnaire d’une quarantaine d’années.
Son père, Grigoris, 71 ans, avait au départ été hospitalisé pour une fracture du bassin, opérée avec succès. Puis on lui a découvert un dysfonctionnement rénal, sur fond de développement de la maladie d’Alzheimer. Il est parti en moins d’un mois. «Je n’ai rien à dire. Les infirmières ont fait ce qu’elles ont pu, mais il est indéniable qu’en d’autres circonstances il serait encore là. Rien de ce qu’il avait n’était mortel mais il fallait faire des choix.»
En l’occurrence, il fallait le dialyser. Les listes d’attente étaient très long