Les infirmiers, héros de Mossoul
Des dizaines de milliers d’habitants sont piégés dans la grande ville du nord de l’Irak quasiment encerclée
Wilson Fache, reportage à Gogjali
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Reconquête en Irak » Ghali Ashim réajuste ses gants bleus devenus rouges. Sa bouche surmontée d’une moustache poivre et sel se tord dans une grimace. «Vite, vite! Passe-moi la morphine», supplie-t-il en jetant un regard vers un autre infirmier. Le soleil n’est pas encore à son zénith et une trentaine de militaires et de civils se sont déjà succédé dans le centre médical improvisé de Gogjali, en périphérie de Mossoul, dernier grand bastion en Irak du groupe Etat islamique. Sur le lit de camp, son patient se débat en gémissant. Un filet ininterrompu de sang coule de son visage. Une partie de sa mâchoire a été arrachée par un obus de mortier.
En face, un adolescent a été blessé dans la même attaque aux deux jambes et au bras droit. Inerte, il est transporté sur un brancard pour