La Liberté

Semaine clé pour les «Alsthommes»

Les salariés de l’usine Alstom de Belfort, menacée de fermeture, attendent des annonces déterminantes

Les employés d’Alstom avaient manifesté une première fois il y a deux semaines, dans les rues de Belfort. © Christine Wuillemin
Les employés d’Alstom avaient manifesté une première fois il y a deux semaines, dans les rues de Belfort. © Christine Wuillemin
Publié le 26.09.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

France » La semaine sera décisive pour les salariés d’Alstom, dont le site de Belfort est menacé de quasi-fermeture: ils attendent des explications de leur directeur général et des annonces du gouvernement. Pour défendre leur avenir, ils manifesteront demain.

Le marathon social s’ouvre cet après-midi avec un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire consacré à l’usine de Belfort, berceau historique du constructeur ferroviaire où 400 emplois sur 480 sont menacés.

Un enjeu politique

Le directeur général Henri Poupart-Lafarge devrait «exposer la stratégie d’Alstom» devant les représentants du personnel qui attendent des solutions pérennes pour le site installé à Belfort depuis 1879, décrypte Daniel Dreger de la CGT.

Faute de commandes, la direction a annoncé le 7 septembre son intention d’arrêter d’ici deux ans la production de trains à Belfort, pour la transférer à Reichshoffen, en Alsace. Seule l’activité de maintenance serait maintenue dans la cité franc-comtoise.

Mais à sept mois de l’élection présidentielle, l’avenir du site belfortain est devenu un enjeu politique. François Hollande a fait de son maintien un «objectif», soucieux d’éviter une déflagration similaire à la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, en Lorraine, en début de quinquennat.

Après avoir dénoncé l’annonce «brutale» d’Alstom, le gouvernement a promis des «réponses» d’ici «la fin du mois» pour sauver l’usine. Demain, les «Alsthommes» sont appelés à la grève et à se rassembler dès 11 h 00 devant le siège du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), où se tiendra un CCE ordinaire. L’intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) a symboliquement affrété un TGV pour l’occasion afin de convoyer les salariés de Belfort et d’Ornans (Doubs). Le même jour, M. Poupart-Lafarge sera auditionné à l’Assemblée nationale par la commission des Affaires économiques.

La SNCF mise sous pression

Son groupe refuse jusqu’à présent d’évoquer un plan social, assurant qu’une «proposition de transfert» vers une autre usine Alstom sera formulée pour chacun des 400 salariés concernés. Des tractations sont menées dans le secret entre l’Etat, qui détient 20% du capital d’Alstom, et les différentes entreprises pouvant apporter des commandes supplémentaires au groupe. En coulisses, le gouvernement a ainsi mis la pression sur la SNCF, priée de conclure au plus vite une négociation avec Alstom pour l’achat de six TGV destinés à la ligne Paris-Turin-Milan.

«Des perspectives, il y en a: le Grand Paris, le TGV du futur, le développement du fret et du ferroutage», a avancé Pascal Novelin (CGT), samedi, lors d’une manifestation à Belfort.

Le secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue, devrait recevoir les syndicats dans la semaine pour faire un point. ATS/afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11