Une offensive terrestre se prépare à Alep
Temps de lecture estimé : 1 minute
Syrie L Un déluge de feu s’est abattu hier sur les quartiers rebelles d’Alep. Les témoignages évoquent des bombardements sans précédent en prélude à une opération terrestre d’envergure sur cette partie de la ville où vivent 250 000 habitants.
Selon Ammar al-Selmo, qui dirige les «casques blancs» de la Défense civile syrienne à Alep, les bombardements aériens ont fait plus de 70 morts depuis hier matin et détruit une quarantaine de bâtiments. Hamza al-Khatib, qui dirige un hôpital dans les secteurs sous contrôle rebelle, a parlé lui de 91 morts.
Ces attaques font suite à l’échec dans la nuit d’une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) à New York, où les Etats-Unis et la Russie n’ont pas réussi à s’entendre sur une restauration de la trêve qu’ils avaient négociée au début du mois.
Les contacts diplomatiques se sont poursuivis hier. Mais le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a prévenu qu’il ne fallait pas en attendre de décision, encore moins d’accord.
Bassma Kodmani, représentante de l’opposition syrienne elle aussi présente à New York, a jugé pour sa part que rien n’indique que la Russie a intérêt à un nouveau cessez-le-feu. Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a accusé le régime de Damas de «jouer la carte d’une partition de la Syrie».
Les Occidentaux redoutent un bain de sang. «La seule manière de reprendre Alep-Est passe par une atrocité si monstrueuse que cela résonnerait pendant des générations», a dit un diplomate occidental. «Alep ne peut pas être le Guernica du XXIe siècle», a martelé Jean-Marc Ayrault.
«Les combats ont commencé aussitôt après l’échec de la réunion du GISS. A Alep, ce sont les négociations par le feu», affirme un analyste proche du régime à Damas.
Selon un commandant rebelle, les bombardements sont les plus violents subis par la ville depuis le début du conflit. Le journaliste de l’AFP dans la partie rebelle d’Alep a indiqué qu’ils se succèdent sans discontinuité. ats/afp