Il les a attendus avec appréhension, ses 50 ans; ils ont fini par arriver. Mon mari a un demi-siècle! Il a évidemment fallu fêter ça. Famille, amis, tous sont au rendez-vous pour constater l’effet produit par les ans sur le héros du jour. Lui, à l’aise, nullement affecté par ce qui lui arrive, distribue à la ronde rires et plaisanteries. Moi, sa douce moitié, mise en confiance par le statut que me confère ma non-appartenance provisoire à la fine équipe des quinquagénaires, je me montre un brin moqueuse. Sourire aux lèvres, je me permets de mettre sur le compte de ce demi-siècle les oublis et maladresses de mon époux. Arrive le moment fatidique de déboucher le champagne. Mon mari d’un geste leste – pour son âge – s’empare du bouchon qui ne demande qu’à sauter. Moi, à ses côtés, le verre à la main mais le bras – pour une fois – pas assez long, je me trouve arrosée de la tête aux pieds! Le destin s’en est mêlé, c’est certain. On ne se moque pas impunément d’un quinqua, je l’ai appris à