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L’éducation des femmes est bénéfique

L’éducation des femmes est bénéfique
L’éducation des femmes est bénéfique

Christelle Dumas

Publié le 26.08.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Opinion

L’éducation, la connaissance, ont cette propriété formidable de non seulement bénéficier à celui qui les détient, mais aussi à ceux qui les entourent. Un adulte éduqué peut aider son enfant à l’école, et est mieux à même de lui prodiguer les soins nécessaires pour être en bonne santé, et ce particulièrement dans les pays pauvres. Sans surprise, on considère que l’éducation de la mère a plus d’effets bénéfiques pour les enfants que celle du père.

Une étude menée conjointement par plusieurs universités chinoises montre aujourd’hui que l’éducation de la femme améliore aussi la santé de son mari. En l’espèce, une année d’éducation supplémentaire pour la femme réduit de 17% le nombre de maladies chroniques de son cher et tendre et de 27% le risque qu’il soit en surpoids. Cet effet est massif. Autant dire que si toutes les femmes étaient éduquées, la santé des hommes chinois serait bien meilleure! Malheureusement pour les femmes chinoises, cela ne leur servirait à rien que leur mari soit plus éduqué… car l’éducation de ces messieurs n’influence pas leur santé. Même si cette étude conforte le constat général que le sexe dit «faible» contribue de façon disproportionnée au bien-être de son entourage, elle ouvre de nouvelles perspectives sur les personnes qui en bénéficient et établit que la relation conjugale est asymétrique.

Mais tout cet effort a un coût. Le temps consacré aux autres se fait au détriment du temps que les femmes peuvent allouer au travail rémunéré. Et parce qu’elles auront une rémunération moindre, cela diminue l’incitation à les éduquer. L’ironie du sort est donc que les femmes travaillent autant sinon plus que les hommes (une fois que l’on prend en compte leurs activités domestiques), que leur éducation est aussi profitable à la société que celle de leurs conjoints, mais que malgré tout on investit moins en elles. Résumons: tout le monde bénéficierait du fait que les femmes soient plus éduquées, pas seulement elles. Il faut donc agir pour remédier à ce problème.

La question est donc de savoir comment rendre le système plus juste pour les femmes. Evidemment, la société chinoise peut sembler particulièrement déséquilibrée, voire caricaturale. Nombre de fœtus féminins sont avortés pour satisfaire le désir d’avoir un garçon, ce qui dresse un portrait peu flatteur de la position de la femme dans cette société. L’amélioration de cette position sera probablement difficile à obtenir. Mais il n’est pas besoin d’aller si loin pour observer des résistances au changement, comme en Suisse, où l’on discute encore de la possibilité d’allonger le congé paternité!

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