La Liberté

Balotelli ferait un bon terroriste

«Bienvenue au club!» • Si on veut savoir à quoi ressemble un désastre, il faut regarder jouer l'attaquant italien. Du moins quand Liverpool le fait encore jouer…

Pascal Bertschy

Publié le 25.02.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Les footeux ont un doute. Quand les dirigeants de Liverpool ont engagé Mario Balotelli, fin août 2014, avaient-ils abusé de l'alcool ou de l'ecstasy? Toujours est-il que le passage du bulldozer italien à Anfield Road est un désastre, une catastrophe grandeur nature. 

Résumons: depuis qu'il porte le maillot des Reds, notre gros «Balo» n'a cessé de briller… sur son compte Twitter et dans les pages people des tabloïds britanniques. Rien de neuf. Pour le reste, cette saison, il a marqué trois buts. Quatre en comptant celui qu'il a inscrit au troisième tour de la Coupe de la Ligue contre la «deux» du FC Treyvaux.

Le seul but qu'il a marqué sciemment, c'est son penalty de l'autre soir contre Besiktas en Ligue Europa. Jordan Henderson, capitaine de Liverpool ce jour-là, était chargé de le tirer. Hop, Mario lui a chipé le ballon et a tiré à sa place. Pan dedans, mais pas malin: ses coéquipiers, depuis, le détestent de façon définitive.

Permettez? Il me faut adresser un message au responsable du contenu du site web de «La Liberté»: cher Grégoire, pourrais-tu faire disparaître des radars ma précédente chronique sur Balotelli? Oui, c'est cela, celle de l'été dernier où j'expliquais que ça pouvait coller entre Super Mario et les Reds. Merci d'avance, mon grand, il en va de ma crédibilité (note de Grégoire: «Je vais quand même la laisser en ligne, sans rancune, Pascal!»).

Oh! ça va, les rires là-bas au fond. Oui, bon, c'est vrai: moi aussi, dans cette affaire, je me suis troué. Tout indique que Balotelli est irrécupérable et qu'il se plantera à Anfield, écrivais-je, mais stop! Liverpool est un club tellement à part, et cet homme est si imprévisible, qu'une bonne surprise est possible. Mais est-ce ma faute, aussi, si je suis né optimiste? 

Balotelli a déjà raté avec Liverpool un million de gestes, de passes et d'occasions. Ses coéquipiers ont secoué si souvent la tête, en voyant ses errements, qu'ils en chopaient des torticolis. Ce Mario, mamma mia! Pas été fichu de saisir sa dernière chance de devenir un grand attaquant d'Europe...

Il y a des claques qui se perdent. Loin d'être seulement un char d'assaut, Balotelli a montré avec l'Inter, Manchester City et la Squadra qu'il pouvait donner dans la dentelle. Il a de l'or dans les pieds. Le problème, avec lui, vient de ce qu'il a entre les deux oreilles. Et là, semble-t-il, ce n'est plus de l'or.

Quelle tristesse! Le talent, le charisme, la force, le grain de folie, ce garçon avait tout. Il aurait pu ajouter des couleurs au foot international, tout renverser sur son passage et dribbler l'ennui, mais tant pis. Ce sera une autre fois, dans une autre vie.

En attendant, au vu de tout ce qu'il a loupé ces derniers mois avec les Reds, Super Mario ne manquera pas d'options pour son après-carrière. Là où il sera parfait, par exemple, c'est en chasseur d'éléphants. Imaginez...

Mario? – Oui, coach? – Prends cet engin, on appelle ça un bazooka. – Oui, coach, et je fais quoi? – Tu vises le troupeau qui se trouve à vingt mètres de toi, dans cet étroit couloir, et tu essaies d'abattre un maximum d'éléphants. Balotelli empoigne le bazooka et ajuste. Boum! Enorme trou dans le plafond, mais troupeau indemne. 

Le WWF l'adorerait, de même que le grand public l'adopterait aussi comme terroriste. Tu la vois, Mario, cette ambassade aux portes grandes ouvertes? – Oui, coach. – Alors tiens cette bombe et va la balancer sur ce bâtiment. Badaboum! Ambassade intacte, Mario a mis cent mètres à côté en détruisant une halle polyvalente heureusement déserte. 

Bref Mario ferait un terroriste au palmarès idéal, avec zéro victime, et qu'on applaudirait. De là à intéresser les diverses organisations qui recrutent…

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