Les drôles de bêtes derrière la vitre
angélique eggenschwiler
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Le mot de la fin
C’est triste un animal en cage. Deux arbustes et une fontaine pour singer la savane. Il en faut de l’imagination. Et beaucoup de résilience dans ce décor en carton. Ils ne voient ni le soleil, ni l’horizon. A la place, ils ont des UV et des fleurs artificielles.
Un peu de plastique, aussi, un humidificateur et trois bouts de bois. Pour se faire les dents. Pour faire semblant.
Des semblants de mammifères en cage. Encore sauvages quand ils se bousculent pour un trognon de pain ou mordent des inconnus, des étrangers, sur leur territoire de verre et d’acier.
Ils sont devenus fous derrière leur grillage. Ils font des allers-retours dans le bassin. Ils reviennent sur leurs pas dans des couloirs balisés, à l’étroit dans ces mers étriquées.
On met du chlore dans leurs océans et des vitamines dans leur nourriture. Des barreaux