La Liberté

Le meilleur de deux mondes

L’hybride «plug-in» est la solution la plus prometteuse pour remplacer essence et diesel

La Toyota Prius plug-in est le modèle le mieux classé à l’issue de l’EcoTest de l’ADAC, parmi cinq modèles hybrides ­rechargeables. © ldd
La Toyota Prius plug-in est le modèle le mieux classé à l’issue de l’EcoTest de l’ADAC, parmi cinq modèles hybrides ­rechargeables. © ldd
Dans sa version hybride plug-in, la Hyundai Ioniq 
est créditée d’une ­consommation moyenne 
de 1,1 l/100 km (CO2: 26 g/km). © ldd
Dans sa version hybride plug-in, la Hyundai Ioniq 
est créditée d’une ­consommation moyenne 
de 1,1 l/100 km (CO2: 26 g/km). © ldd
Volvo propose déjà une gamme de modèles T8 Twin Engine, c’est-à-dire hybrides rechargeables. © ldd
Volvo propose déjà une gamme de modèles T8 Twin Engine, c’est-à-dire hybrides rechargeables. © ldd

Denis Robert

Publié le 06.09.2017

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Voitures hybrides/plug-in »   Bien que les moteurs essence et diesel aient encore de beaux jours devant eux, ils seront de plus en plus souvent assistés par des moteurs électriques à l’avenir. La technologie hybride «plug-in» est la plus ­prometteuse.

Bien que le lancement de la première voiture hybride de grande série – la Toyota Prius – remonte déjà à vingt ans, cette technologie a mis beaucoup de temps à s’imposer vraiment en Europe. La faute au pétrole pas cher, mais aussi à l’irrésistible percée des moteurs diesel, qui permettent une économie de consommation et d’émissions de gaz à effet de serre de 25 à 30% par rapport à une motorisation essence conventionnelle. Le problème de la pollution aux oxydes d’azote, mis en exergue par le «Dieselgate», a cependant remis les motorisations essence en odeur de sainteté. Du coup, l’hybridation apparaît comme un moyen pertinent de compenser l’écart de consommation par rapport à des motorisations diesel de plus en plus montrées du doigt.

Surtout en ville

L’hybridation des moteurs thermiques – le plus souvent à essence, mais cela n’exclut pas les diesels – devient d’autant plus nécessaire que le plafond de 95 grammes de CO2 par kilomètre, visé pour 2020, apparaît de plus en plus comme un objectif illusoire à une échéance aussi proche. Le gain de consommation – et donc d’émissions de CO2, qui sont en corrélation directe – est de l’ordre de 25%, c’est-à-dire à peu près comparable à l’écart entre essence et diesel. C’est cependant en agglomération, où les changements de rythme et les arrêts sont les plus fréquents, que les motorisations hydrides sont vraiment intéressantes. Sur autoroute, le potentiel de récupération d’énergie reste limité tant que le flux de circulation est régulier. Toyota, dont 40% des voitures vendues en Europe cette année sont hybrides, est le constructeur actuellement le plus engagé dans l’hybridation des moteurs essence.

Solution d’avenir

Apparues sur le marché plus récemment, les voitures hybrides «plug-in» pourraient bien incarner la stratégie gagnante des constructeurs. Il y a déjà une vingtaine de modèles sur le marché et l’offre s’étoffe constamment. Situées à la croisée des chemins entre les hybrides traditionnelles et les véhicules 100% électriques, ces «nouvelles hybrides» offrent en quelque sorte le meilleur de deux mondes. Equipées d’une batterie rechargeable sur le réseau, elles sont capables de parcourir entre 30 et 60 kilomètres sans avoir recours au moteur thermique. Ce dernier n’entre en fonction que lorsque la batterie est presque vide, ou alors en cas de forte demande d’énergie.

Sachant que l’automobiliste moyen ne parcourt généralement que quelques dizaines de kilomètres par jour, le fait que la batterie soit rechargée sur le réseau chaque nuit permet de rouler presque exclusivement à l’électricité. Cet avantage se reflète sur le cycle officiel de mesures de consommation des hybrides rechargeables, qui affiche des valeurs extrêmement basses (généralement comprises entre 1 et 3l/100 km). L’automobiliste est d’autant plus gagnant que ses kilométrages quotidiens sont faibles. Et le constructeur, lui, voit les émissions de CO2 moyennes de sa flotte diminuer fortement. Ce qui lui permettra, le cas échéant, d’échapper aux coûteuses pénalités consécutives à tout dépassement des plafonds fixés.


 

Le modèle suédois à partir de 2019

Volvo sera peut-être le premier constructeur automobile à convertir l’ensemble de sa gamme à l’hybridation. Le 5 juillet dernier, le constructeur suédois annonçait en effet son intention d’équiper d’un moteur électrique tous les nouveaux modèles lancés à partir de 2019. Cela ne signifie pas que les motorisations thermiques (essence ou diesel) disparaîtront du jour au lendemain, mais simplement qu’elles ne seront plus utilisées seules. Les modèles exclusivement thermiques lancés avant 2019 achèveront cependant leur cycle de vie normal au-delà de cette échéance.

Concrètement, Volvo prévoit de lancer cinq voitures 100% électriques entre 2019 et 2021. Trois sous sa propre marque et deux sous le label Polestar, la filiale automobile à hautes performances de Volvo Cars. Soit dit en passant, la première voiture électrique de Volvo sera produite en Chine.

Les autres nouveautés lancées à partir de 2019 seront des versions essence et diesel hybrides, rechargeables (plug-in) ou non, et électrifiées à une tension de 48 volts. «Nous prévoyons de vendre un total d’un million de voitures électriques et hybrides d’ici à 2025», a confié Hakan Samuelsson, le président de Volvo Cars. Le constructeur suédois proposerait ainsi l’une des offres de voitures électriques et hybrides les plus larges de l’industrie automobile. DR

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