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A la rescousse des réfugiés

Page Jeunes - Université • Une association d’étudiants profite de la crise migratoire pour adapter ses programmes d’échange dans le monde et se lancer dans le volontariat humanitaire.

Grâce à l’AIESEC et à Valentine (deuxième depuis la gauche), le président de l’association Passerelles bénéficiera de l’aide de trois stagiaires venues d’Espagne, du Danemark et du Canada. © Matthieu Dinet-Seratzki
Grâce à l’AIESEC et à Valentine (deuxième depuis la gauche), le président de l’association Passerelles bénéficiera de l’aide de trois stagiaires venues d’Espagne, du Danemark et du Canada. © Matthieu Dinet-Seratzki

Matthieu Dinet-Seratzki

Publié le 29.04.2016

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Tout a commencé en septembre 2015. Alors que les vagues de réfugiés se succèdent sur la route des Balkans, les sections européennes de l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (AIESEC) se retrouvent en Roumanie pour leur congrès européen. Cette formation estudiantine, qui existe dans 126 pays, se bat pour favoriser l’échange interculturel et développer le leadership chez les jeunes. Dans ce contexte de crise, elle décide de valoriser un volontariat à finalité sociale, dans le but d’aider les réfugiés arrivés sur le continent européen.

«A l’AIESEC, les étudiants peuvent s’investir dans le domaine entrepreneurial comme social. Pour ma part je penche plutôt pour le second, car je préfère aider les gens», explique Valentine, 20 ans, membre de l’AIESEC à Fribourg. Mais si l’association propose plus de 5000 opportunités d’échange dans le monde, celles-ci concernaient jusqu’à présent essentiellement des stages - l’an dernier, des universitaires étrangers étaient par exemple venus dans la Cité des Zaehringen afin de travailler pour l’entreprise Alcon. Le volontariat humanitaire restait quant à lui très marginal.

Intégrer les migrants

Cette option qui se développe permet à des étudiants du monde entier de se rendre dans d’autres pays pour œuvrer non plus pour une entreprise mais pour des infrastructures à but non lucratif. En ville de Fribourg, l’association Passerelles, une permanence qui s’occupe de l’intégration des réfugiés dans le quartier de Beauregard, accueillera ainsi ces prochaines semaines trois jeunes femmes venues d’Espagne, du Danemark et du Canada. Elles y travailleront à plein-temps.

Rand, l’étudiante danoise, est arrivée la semaine dernière en Suisse: «Mes parents sont entrés au Danemark en tant que réfugiés dans les années 1990, ce qui ne me laisse pas indifférente vis-à-vis des nombreuses questions liées à la migration.» Pour la jeune fille de 24 ans qui a déjà travaillé pendant sept ans dans des centres d’accueil pour migrants au Danemark, venir en Suisse était presque un voyage de routine. «L’intégration des réfugiés est un combat qui me tient à cœur, c’est ma principale motivation. Il ne s’agit pas seulement de les aider, mais de les intégrer à la population, de faire tomber cette frontière entre Suisses et étrangers», explique la Danoise dans un anglais parfait. «C’est dans ce contexte, par exemple, que nous organisons des repas ouverts à tous les vendredis soir. Les habitants du quartier peuvent rencontrer des réfugiés, et il y a un thème différent chaque semaine.»

Une aide importante

Ce programme est-il le premier d’une longue série d’échanges sociaux organisés par l’AIESEC dans notre pays? Valentine tempère: «C’est un projet pilote, c’est la première fois que l’on fait du volontariat en Suisse.» Mais l’idée fait son chemin: des opportunités devraient se présenter en Belgique, en Italie, en Allemagne ou en Norvège et de nombreux étudiants sont intéressés à prendre part à l’aventure. «Tisser des liens avec plusieurs associations locales peut prendre beaucoup de temps, mais le résultat est assez gratifiant: les responsables de Passerelles sont très contents d’avoir trois étudiantes motivées qui peuvent travailler à plein-temps. Il s’agit d’une grande aide pour eux.»

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