«J’ai toujours été un peu attirée par l’armée. Mon papa me racontait beaucoup d’anecdotes à propos de son école de recrue ainsi que de ses cours de répétition et je les trouvais géniales. Je me suis aussi engagée par curiosité. On entend de tout à propos de l’armée alors je voulais voir de mes propres yeux à quoi cela ressemblait. Mon appréhension avant d’y aller était d’être mise de côté par les autres ou qu’on me fasse des commentaires machos. En fait, rien de tout cela ne s’est passé. Les camarades de ma section m’ont acceptée et je n’ai jamais entendu de remarques déplacées. Au contraire, ils me parlaient comme si j’étais un camarade masculin. J’étais traitée au même titre que les hommes, même de la part des supérieurs qui ne faisaient aucune différence.

Ce concept était très bien même si ce n’était pas toujours facile. Ainsi, quand on allait courir tous ensemble, j’avais un peu de la peine à suivre le rythme des autres, mais je faisais de mon mieux, en me donnant à 100%. Parfois, j’ai eu droit à quelques blagues quand je me plaignais, comme: «T’es volontaire, Berset, donc tu ne te plains pas!» On en rigolait simplement.

Des moments assez drôles ont été de croiser des gens que je connaissais déjà au civil et qui ne pensaient pas du tout me voir durant leur école de recrue. Beaucoup ont été surpris. Je n’étais pas la seule fille, il y avait aussi une camarade suisse allemande. Elle a aussi gradé, donc on a passé tout notre service ensemble. On partageait tout. On était solidaires.

Aller à l’armée a été une de mes meilleures expériences pour l’instant et, si c’était à refaire, j’y retournerais sans hésiter. Cela m’a permis d’avoir plus confiance en moi. J’ai aussi appris à prendre des décisions, à dépasser mes limites et à être plus indépendante et organisée. Etant donné que j’aimerais entrer dans une école de police, je pense que ce bagage peut me servir. De toute façon, je pense que s’il est écrit sur mon CV que j’ai fait l’armée, cela donne une bonne image.