Boucherie à Fairyland

L'article en ligne - Critique BD Caché sous les traits d’un conte de fée pour enfants, « I hate Fairyland » offre un univers dérangé qui allie magie et violence à la perfection.

Skottie Young, dessinateur du Magicien d’Oz de Marvel, change plusieurs fois de couverture pour enfin opter pour celle-ci. © DR
Skottie Young, dessinateur du Magicien d’Oz de Marvel, change plusieurs fois de couverture pour enfin opter pour celle-ci. © DR

Patricia Victor

Publié le 25.02.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Il était une fois, une petite fille de huit ans qui se retrouva subitement à Fairyland, un monde merveilleux où la joie et l’amour régnaient. Sa mission était de retrouver une clé qui lui permettrait de retourner dans son monde. On lui fournit alors deux choses : un guide nommé Larrigon Wentsworth, troisième du nom, et une carte de Fairyland. Elle débuta son aventure tout en pensant que cela ne lui prendrait pas plus d’une journée. Mais vingt-sept ans plus tard, sa quête n’est toujours pas terminée. Son physique n’a pas changé malgré les années. Son caractère n’en est devenu par contre que plus acerbe et violent. Elle est prête à tout pour rentrer chez elle…



Décoré d’innombrables euphémismes plutôt singuliers des insultes de nos jours, « I hate Fairyland » propose une vision très différente des contes pour enfants habituels – surtout avec son héroïne caractérielle qui ne ressemble en rien à une belle petite princesse bien élevée. Violente, irrespectueuse et irréfléchie, Gertrude possède tous les défauts possibles afin de donner à son histoire une touche différente et inattendue. Cependant, il arrive que le lecteur s’attendrisse et ressente un léger sentiment de peine pour cette petite fille qui semble pourchassée par le mauvais sort.

Malgré les dessins aux innombrables couleurs dont est pourvue la bande dessinée, le rouge tient une place prédominante. Alors que les héros habituels ne donnent, par souci de bienséance, qu’une simple correction à leur ennemi, Gertrude, elle, s’arme de tous les instruments possibles afin de déchiqueter, broyer, brûler ou encore décapiter tout ce qui l’empêche d’atteindre son but. Elle ne sépare pas les « gentils » des « méchants » et n’hésite pas à tuer les éventuels témoins de ses actes. Cette violence donne du piquant à l’histoire –  sans quoi celle-ci serait aussi banale qu’un conte de fées habituel.

Doté d’une trame aux rebondissements parfois prévisibles, « I hate Fairyland » reste, malgré cela, une bande dessinée divertissante à découvrir. Elle noue à son humour parfois décalé une certaine violence qui n’est aucunement choquante pour un lecteur averti. Néanmoins, cette bande dessinée reste une lecture visant les jeunes adultes et ne serait donc pas adaptée à un public trop jeune.

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