La Liberté

Jeunes au sang généreux

De nombreux traitements médicaux dépendent de l’apport bénévole 
des donneurs de sang. Deux Fribourgeoises ont tenté l’expérience

Bien qu’inconfortables, 
les récoltes 
de sang ­permettent 
de sauver de nombreuses vies. 
 © Kim de Gottrau
Bien qu’inconfortables, 
les récoltes 
de sang ­permettent 
de sauver de nombreuses vies. 
 © Kim de Gottrau

Kim de Gottrau

Publié le 21.02.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Médecine »   En 2016, le service régional fribourgeois de transfusion sanguine de la Croix-Rouge suisse (SRTSFR), basé depuis 1974 à l’Hôpital cantonal de Fribourg, a vu entrer dans ses locaux ainsi que dans ceux de ses collectes externes quelque 4800 donneurs de sang. Parmi ceux-ci, environ 10% étaient des jeunes d’une vingtaine d’années. «La jeunesse vient régulièrement, se réjouit Emmanuel Levrat, médecin directeur de ce service. Elle est en bonne santé et donc très précieuse pour nous.» Cependant, cette catégorie de la population est susceptible de ne pas toujours pouvoir donner son sang, comme le souligne le médecin: «Les jeunes voyagent beaucoup plus, et aussi dans des pays touchés par certaines maladies endémiques comme la malaria.»

Marie Rossier, 24 ans, est une fidèle depuis 2010: «Le don de sang fait partie des choses qu’on peut faire une fois majeur.» Pour elle, «c’est un genre de bonne action qui ne demande pas trop d’efforts», c’est pourquoi elle essaie de donner son sang aussi souvent que possible. Même s’il y a une baisse de dons en hiver en raison de la grippe et en été pour cause de vacances, Emmanuel Levrat constate qu’«il y a beaucoup de dons spontanés à Fribourg», aussi parmi la jeunesse. Il explique ce succès: «C’est un canton de campagne où des collectes passent dans les villages et où le don de sang est une tradition familiale.» Toutefois, même si le canton fait bonne figure grâce aux habitués, il doit recruter sans cesse pour éviter que les stocks ne diminuent.

Pour ce faire, le SRTSFR privilégie la convocation personnalisée auprès des donneurs actifs, et se rend parfois à divers événements où il propose aux jeunes de faire des promesses de dons. «Les personnes intéressées donnent leurs coordonnées et on les contacte lorsqu’on en a besoin», décrit Emmanuel Levrat.

La santé avant tout

L’expérience ne réussit toutefois pas à tous. Ainsi, Marielle Waber, 24 ans, jugeait que le don de sang «revêtait un caractère particulier puisqu’on donne une partie concrète de soi». Elle a décidé de passer le cap il y a un peu plus de quatre ans. Mais ça ne s’est pas très bien passé: «J’ai fait de nombreuses chutes de pression, directement après la prise de sang mais aussi dans les heures et les jours qui ont suivi», explique-
t-elle. Elle pense que le peu de marge qu’elle avait en termes de masse corporelle a joué en sa défaveur. Par la suite, elle a découvert qu’elle avait des carences en fer, ce qui fait que sa première expérience a également été sa dernière.

Emmanuel Levrat confirme que ce genre de situations peut arriver une fois ou l’autre: «Les malaises sont bénins et peu fréquents mais, si quelqu’un met du temps à s’en remettre, on lui conseille de s’abstenir de donner son sang par la suite.» Car, pour le SRTSFR, le plus important est de protéger autant la santé du donneur que celle du receveur.

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