La Liberté

«La majorité cherche des rapports sexuels»

Martin* utilise régulièrement les applications de rencontre. © Mélodie Rossier
Martin* utilise régulièrement les applications de rencontre. © Mélodie Rossier
Publié le 06.07.2020

Temps de lecture estimé : 1 minute

Parle-moi de sexe! » Martin*, 25 ans, étudiant, nous explique son rapport aux applications de rencontre. Témoignage.

«J’ai commencé à utiliser les applications de rencontre quand j’avais 21 ans. Je crois que j’utilisais ce moyen pour rechercher des personnes qui me ressemblaient. Avant de m’inscrire sur Grindr, je n’avais jamais pu échanger avec d’autres garçons gay. J’ai plein de potes mais dans cette situation, j’avais l’impression d’être absolument seul. Peut-être que d’autres vivaient cela aussi mais ils ne le disaient pas. Bien que j’aime beaucoup mes amis hétéros, ils ne peuvent pas vraiment comprendre par quoi je suis passé et que ce n’est pas facile d’avoir un coming out à faire. Même s’ils sont ouverts d’esprit, ce n’est pas la même chose. C’était devenu essentiel pour moi de partager cela avec quelqu’un.

Je m’étais inscrit en premier sur Grindr en restant très discret. Personne n’est obligé de se dévoiler sur cette application. Ce n’était pas ce que je cherchais parce que les contacts sont très directs. On reçoit des photos. La majorité des personnes cherche juste des rapports sexuels. Ensuite, j’ai découvert que Tinder existait aussi pour les relations gay. Cette application me convient beaucoup mieux. Sur ces réseaux, je sais que l’autre est intéressé par les hommes comme moi. Les interactions sont plus faciles et moins gênantes. Ce n’est pas la même chose qu’en soirée: il n’y a pas le risque de la réaction de l’autre personne à prendre.

Pendant longtemps, je me suis dit que je ferais mon coming out lorsque j’aurais un partenaire à présenter. Mais il est arrivé un moment où j’ai eu besoin de le dire. Je ne voulais pas qu’on le découvre malgré moi. A 23 ans, j’ai donc fait mon coming out. Ça m’a libéré et j’ai commencé à mettre des photos sur ces réseaux. Grâce à Tinder, j’ai rencontré des gens que je n’aurais pas eu l’occasion de connaître autrement. Je n’ai pas d’attentes quand je rencontre ces garçons, j’ai gagné des amants et des amis.»

Mélodie Rossier

*prénom d’emprunt

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