La Liberté

«La pornographie ne reflète absolument pas la réalité»

Lara*
Lara*
Philippe*
Philippe*
André*
André*
Publié le 14.02.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Lara*

20 ans

«A mes yeux, la pornographie est un moyen de pallier des frustrations sexuelles, des pulsions que je qualifierais de malsaines. Je pense que c’est dans ce but qu’elle a été créée d’ailleurs, dans l’intention de freiner ces pulsions, voire de les supprimer complètement, en les remplaçant par du cinéma. Pour moi, la pornographie n’a absolument rien à voir avec l’acte sexuel exercé par amour. Nous parlons d’acteurs, de scénarios et de mises en scène, construits de toutes pièces dans le but de satisfaire un spectateur qui ne participe pas à l’expérience. J’aimerais que les jeunes d’aujourd’hui s’en rendent bien compte: la pornographie ne reflète absolument pas la réalité. Je pense que les consommateurs de ces films ont de la peine à assumer leurs fantasmes un peu fantaisistes, d’où le côté dit tabou de ce sujet!»

 


Philippe*

17 ans

«Le porno, c’est d’un côté un bête divertissement pour le consommateur et, de l’autre, un business extrêmement lucratif pour l’ensemble du staff qui se trouve derrière les caméras. Je pense qu’il a été créé surtout dans un but économique. Peut-être que l’intention était de dépeindre une sexualité parfaite, mais le pouvoir de l’argent a pris le dessus. Cependant, le plus dangereux dans la pornographie n’est pas l’argent gagné de manière peu catholique, mais l’impact qu’elle peut avoir sur des jeunes incapables de différencier la réalité du virtuel, car disons-le: ce que l’on y voit n’est pas similaire à l’expérience sexuelle. En réalité, quelque chose de particulier circule entre les partenaires. Jamais nous ne retrouverons cela dans un film et pour moi c’est une différence capitale qu’il faut à tout prix comprendre.»

 


André*

18 ans

«La pornographie répond aux fantasmes actuels, chaque époque a connu les siens. C’est une manière de se détendre, de décompresser et peut-être de laisser au placard certaines frustrations sexuelles dont on peut parfois être victime. Si tout le monde rêve d’une sexualité idéale, pourquoi ne pas l’inventer et la filmer? Il faut cependant garder à l’esprit que, si c’est du sexe, ce n’est sans doute pas celui que l’on connaîtra durant notre vie. Répétons-nous que les acteurs sont des professionnels et la seule relation qui les lie est le chiffre noté sur la fiche de paie. Ça me paraît très impersonnel. Pour moi, ça reste un sujet très tabou et je trouve que c’est plutôt osé d’écrire à ce sujet! Peut-être que si les personnes n’osent pas en parler, c’est qu’il y a une certaine gêne, avec un fonds de mauvaise conscience.» Textes et photos: Joanne Fontana

* Prénoms d’emprunt

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