Il est 9h du matin, c’est jour de livraison chez Panier Local Sàrl. Dans leur dépôt à Ecuvillens, Arnaud Déglise, 23 ans, et Elioth Puthod, 20 ans, respectivement dessinateur en génie civil et décorateur de formation, emballent les dernières marchandises. Leur concept: livrer à domicile légumes, viande, produits de laiterie, d’épicerie et de boulangerie, fabriqués localement et artisanalement.

Avec un ami, qui s’est retiré depuis, Arnaud a créé cette entreprise il y a deux ans. Il a toujours été attiré par les produits du terroir et avait envie de les rendre plus accessibles: «Nos clients devraient faire le tour de différents magasins, ce qui leur prendrait beaucoup de temps. Notre idée était de regrouper les articles et de les livrer à domicile, un peu comme si nous leur amenions le marché à la maison.»

Proximité et qualité

Une fois les commandes prêtes, Arnaud et Elioth montent dans leurs véhicules. Elioth est employé à 100% depuis un mois et demi, après avoir travaillé dans l’équipe bénévole qui entoure le propriétaire de Panier local. «Une dizaine de personnes viennent donner un coup de main pour développer la structure ou pour aider à la préparation des commandes», explique Arnaud. Sans ce groupe volontaire, Panier local n’existerait pas: pour l’instant, seul Elioth parvient à toucher un salaire mensuel, alors qu’Arnaud ne gagne que quelques centaines de francs par mois.

Et pourtant ce n’est pas le travail qui manque: en plus des deux jours de préparation et de livraison des commandes, l’administration et le développement de l’entreprise occupent la majeure partie de leur temps. En fin de matinée, alors qu’Arnaud est en train de donner son panier à une cliente, celle-ci lui fait part de son enthousiasme pour la qualité des articles livrés. Cette qualité, Panier local y met un point d’honneur. «Les artisans habités par une passion et une conviction ne vont pas mettre n’importe quoi dans le fruit de leur travail», commente Arnaud. Au travers de son entreprise, il tient à préserver ces petits artisans en ajustant les prix en fonction des coûts de production. «Nous nous considérons davantage comme une vitrine pour les producteurs que comme un véritable commerce. D’ailleurs, les produits sont étiquetés par les fournisseurs eux-mêmes; nous tenons à avoir cette transparence.»

Jeunes familles

Quelques minutes plus tard, sur un autre pas de porte, une cliente se frotte les mains à la vue des fruits de saison qu’on lui apporte. «Les gens comprennent qu’il y a moins de tomates en hiver, raconte Elioth. A cette saison, les produits d’épicerie marchent mieux.» Une palette de plusieurs centaines de produits au total, y compris des savons, est disponible via internet aux quelque 500 particuliers qui forment la clientèle de Panier local. «Il y a pas mal de jeunes familles, remarque Elioth. Je pense que les nouvelles générations font davantage attention aux produits industriels, car elles se rendent compte de leur impact sur la santé.»

Les clients, qui ne sont pas obligés de passer commande régulièrement, habitent dans tout le canton de Fribourg: les bus de Panier local viennent à eux. «Comme nous fonctionnons beaucoup grâce au bouche-à-oreille, il y a encore peu d’Alémaniques», constate Elioth. En espérant étendre encore leur clientèle, les deux amis poursuivent leur tournée.

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