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Les femmes aiment aussi le tir

Page Jeunes - Sport • La gent masculine n’est plus seule à occuper les stands de tir. Peu à peu, les femmes ont fait leur place, à l’instar de quatre filles de la Société de Prez et environs.

Sophia, Valentine, Margaux et Ana (de g. à d.) ressentent une certaine fierté à pratiquer un sport encore peu prisé par les femmes. © dr
Sophia, Valentine, Margaux et Ana (de g. à d.) ressentent une certaine fierté à pratiquer un sport encore peu prisé par les femmes. © dr

Kim de Gottrau et Audrey Molliet

Publié le 04.09.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Le stand de tir de la Montagne-de-Lussy à Romont a accueilli le 22 août dernier la finale cantonale de tir. Celle-ci était particulière puisqu’elle recevait pour la première fois une équipe 100% féminine. En effet, quatre filles de la Société de tir de Prez et environs ont été sélectionnées. Valentine Hampaï, 20 ans, Margaux Vallat, 20 ans, Sophia Gomes, 18 ans, et Ana Martins, 19 ans, n’étaient donc opposées qu’à des équipes masculines ou mixtes. Leur coach Serge Marchand fait le bilan de leurs performances: «Les résultats ont été en dessous de leurs niveaux et des espérances, entre autres à cause du trac. Elles n’ont malheureusement pas été qualifiées pour la finale suisse mais leur participation à Lussy était en soi déjà très bien.»

La Société de tir de Prez et environs compte 30 membres, dont dix filles. Valentine a rejoint ce groupe il y a deux ans: «C’est un sport tout nouveau pour moi mais un hobby passionnant car il y a beaucoup de choses à apprendre. C’est une discipline hors du commun et totalement différente de l’idée qu’on peut s’en faire.» Quelle idée? «Comme il s’agit de manipuler une arme, on se dit que c’est violent et brusque, précise-t-elle. Au contraire, il faut être calme et concentrée car tirer requiert plus une force mentale que physique.» Même si les membres de ce club manient aussi la carabine et le FASS 57, leur arme principale est un FASS 90, un fusil de l’armée qui est surtout utilisé par des hommes dans les stands de tir, puisqu’il a pour but de leur apprendre à tirer avant le service militaire.

Quelque chose à prouver

Lorsque ces tireuses évoquent leur activité autour d’elles, les gens sont surpris, voire choqués, mais surtout amusés. Au sein de la société, les hommes sont motivés à bien faire face à leurs homologues féminines et sont attentionnés. «Ils proposent leur aide pour monter le fusil par exemple», explique Valentine. De son côté Margaux, qui a commencé il y a deux ans aussi, trouve qu’«il faut avoir les épaules solides et du répondant: même s’il n’y a pas de différence de traitement entre filles et garçons, on a parfois droit à des remarques sexistes, mais toujours pour rire.» Cependant, les jeunes femmes entendent aussi des commentaires positifs. Margaux complète: «L’un de nos moniteurs a dit aux garçons du groupe qu’il fallait qu’ils se réveillent car certaines de nous commençaient à mieux tirer qu’eux. A quelque part, nous avons quelque chose à prouver dans ce milieu masculin.» Et Serge Marchand d’ajouter: «Il n’y a pas vraiment de différence de niveau entre hommes et femmes. Les filles écoutent et appliquent plus les conseils des entraîneurs tandis que les garçons mettent tout en œuvre pour ne pas être moins bons que les filles.»

Au sein de la société, une bonne ambiance règne et les gens s’entendent bien. Néanmoins, la rigueur est également de mise: un règlement de sécurité est en place et chacun, lors de son admission, reçoit des instructions claires. «C’est rassurant, commente Valentine. Par exemple, nous prenons nos fusils à la maison mais sans culasse ni munitions.» Margaux renchérit: «La sécurité est très importante. L’arme reste dans le contexte sportif.»

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