La Liberté

Quand les préjugés mordent à l’hameçon

Toute l’absurdité des idées préconçues au sujet de la pêche… © Sophie Gremaud
Toute l’absurdité des idées préconçues au sujet de la pêche… © Sophie Gremaud
Publié le 18.04.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai testé pour vous » En tant qu’adepte du sport qui fait transpirer et qui donne de gratifiantes courbatures, l’idée de «pêche sportive» m’a toujours fait sourire. Si la pêche est un sport, je me sens prête à concurrencer tous les grands-papas à bérets!

Je veux en avoir le cœur net. Alors, c’est décidé: en compagnie d’un pêcheur aguerri et armée d’une canne, je pars à l’assaut des poissons et des idées préconçues. Enfin… cela sonne un peu aventurier, mais dans mon imagination les clichés atteignent des sommets. Je prépare les tabourets de camping que je compte apporter pour poser notre fessier au bord de l’eau. Je m’imagine siffloter avec un brin d’herbe dans la bouche, parfaire mon bronzage et écouter les oiseaux en attendant que le repas du soir morde à l’hameçon et fasse courber la canne sous son poids colossal.

Mais une fois arrivée au bord de l’eau, pas question de se la couler douce. Mes rêveries boivent la tasse et les stéréotypes prennent l’eau. La pêche est bel et bien sportive: pas question d’attendre le poisson, c’est nous qui allons à sa rencontre! Nous remontons la rivière, tantôt dans l’eau, tantôt en enjambant les buissons qui occupent la berge. Un véritable parcours du combattant. Une fois que l’endroit semble propice, silence et concentration sont de rigueur. Contrairement aux gestes assurés du pêcheur, mes lancers sont laborieux. L’hameçon semble ne pas vouloir coopérer; s’il n’est pas resté coincé dans un arbre lors de mon jet, c’est au fond de la rivière qu’il s’amarre pour ensuite me livrer un joli paquet d’algues écœurantes. Hilare face à mes prouesses, mon coéquipier invoque saint Pierre: «Si la pêche n’est pas productive, elle le sera sur l’autre rive.» Petit hic vestimentaire; non pas que le motif léopard de mes bottes risque d’effrayer les poissons, mais elles sont un peu courtes et l’inondation me guette. Ni une ni deux, l’aventurier étanche jusqu’à la taille grâce à sa tenue me hisse sur son dos et franchit les eaux.

Finalement, malgré tous ces efforts, le seul poisson pêché sera remis à l’eau car de taille trop petite. Et pourtant, il mesurait au moins deux sticks de long! Nous rentrons donc bredouilles et fatigués, mais tout de même souriants. Car détrompez-vous, si les poissons n’étaient pas au rendez-vous, l’effort et le plaisir y étaient! Sophie Gremaud

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