C’est tendance!

La mode suédoise du «flygskam», littéralement la honte de voler, déferle comme un Viking moderne sur l’Europe.

Le concept du «flygskam» (en français, la honte de prendre l’avion) décrit un phénomène apparu en Suède dès 2018 à la suite des appels de la jeune activiste Greta Thunberg pour un monde plus durable. N’y voyez pas un simple effet de mode. Cet engouement fut pris très au sérieux par la banque UBS qui, dans une étude datant d’octobre 2019, prévoyait une division par deux des espérances de croissance du trafic aérien si ce mouvement continuait son développement en Europe de l’Ouest.

La conséquence directe: à la rentrée, dans la cour de l’école, on est moins fier de son marathon de bamboula à Bali que d’une petite semaine de rando dans le Massif central. «En train jusqu’à Clermont-Ferrand, il faut juste changer à Lyon», s’empresse-t-on de souligner pour les pives en géographie.

C’est que même temporairement éclipsée par la pandémie, l’écologie reste une préoccupation dominante dans nos sociétés – la vague verte aux dernières élections parlementaires l’a démontré. Un des fruits de cette dynamique est immanquablement le grand retour du rail. Les CFF n’ont-ils pas prévu de réintroduire plus de destinations en trains de nuit? Si même la très conservatrice Suisse s’y met… Tout ceci s’exécute certainement grâce à une demande croissante des usagers prêts à sacrifier du temps et de l’argent pour le bien commun.

Afin de réduire drastiquement le trafic aérien, grand générateur de gaz à effet de serre, maints citoyens demandent l’introduction d’une taxe carbone en Suisse. Ceci peut s’inscrire dans l’optique d’une saine concurrence entre les différents moyens de locomotion. Encourageons donc le rail: il serait effectivement possible de concilier écologie et marché par une ferme volonté! N’attendons plus, montons dans le train du progrès!

Maxime Corpataux