La Liberté

«On se croit connecté alors qu’on est déconnecté»

«On se croit connecté alors qu’on est déconnecté»
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«On se croit connecté alors qu’on est déconnecté»
«On se croit connecté alors qu’on est déconnecté»

LOUIS ROSSIER

Publié le 06.12.2016

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Laura Reymond

24 ans, stagiaire au Département Fédéral des Affaires Étrangères (DFAE)

«Dès que je m’ennuie, je me mets à faire défiler des publications sur Facebook et Instagram. Parfois, je les survole juste, sans même les lire. C’est devenu problématique, je peine à me fixer des limites. Il m’arrive de me saisir de mon téléphone pour rédiger un message, et qu’automatiquement mon doigt glisse vers l’icône d’Instagram. Le plus souvent, j’ai l’impression que l’utilisation qu’on fait des réseaux sociaux tombe dans le voyeurisme, et ça me dérange. Les gens y ont l’impression de sociabiliser, mais il suffit de les observer dans la rue pour constater qu’ils s’enferment dans une bulle. Pour en sortir, il faudrait une forte impulsion personnelle, parce qu’on ne peut pas attendre de ces services qu’ils modifient leur politique de manière à encourager une consommation raisonnable – ils n’ont aucun intérêt à le faire.»

Tania Versteegh

24 ans, étudiante en architecture

«Pendant longtemps, chaque matin, au réveil, la première chose que je faisais était de m’emparer de mon iPhone pour consulter le fil d’actualité des réseaux sociaux et du journal 20 minutes. J’en suis arrivée au point d’en avoir des maux de tête, j’ai donc supprimé les applications où je perdais mon temps. A mon avis, les réseaux sociaux créent un besoin permanent d’information, quitte à ce que ce qu’elle perde en pertinence. J’ai conservé Facebook, que j’utilise surtout comme moyen de communication, mais j’ai tendance à y traîner pour consulter discrètement les profils de certaines personnes. Je sais que ce genre d’utilisation biaise nos rapports sociaux, et je ne pense pas que ça va aller en s’améliorant. On se croit connecté alors qu’on est déconnecté. Les gens devraient en prendre conscience et se remettre à apprécier l’instant présent.»

Manana Lortkipanidze

22 ans, doctorante en informatique

«Je ne crois pas être accro au monde connecté, mais il m’arrive évidemment de perdre du temps sur Facebook ou sur des sites d’information comme Quora. Toutefois, si je sais que je ne peux pas me permettre de lésiner sur internet, je parviens sans peine à fermer les onglets indésirables pour me concentrer sur mes tâches. J’ai conscience des dangers que représente un quotidien trop connecté. Je connais des personnes qui ont dû fermer leurs comptes faute de pouvoir travailler. J’ai aussi une amie qui supprime ses publications si elles ne rencontrent pas un succès suffisant, et elle ne peut s’empêcher de surveiller en permanence ses contacts Facebook jusqu’à en être déprimée. Elle s’imagine à tort que sa vie est moins passionnante que la leur. A force, certains finissent par se concentrer davantage sur le quotidien des autres que sur le leur.»

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