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Le Nouvel-An est détrôné

Page Jeunes - C'est ringard! • Chaque année c’est la même rengaine, et pourtant nous ne tentons rien pour rétablir le problème. Le Petit Nouvel-An vole la vedette au traditionnel réveillon de la Saint-Sylvestre.

Sauvons le Nouvel-An! © Inès Conti
Sauvons le Nouvel-An! © Inès Conti

INès Conti

Publié le 09.01.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Nous connaissons tous par cœur le 31 décembre et les merveilles - ou les désastres - qu’il sait engendrer. Depuis notre tendre enfance, nous avons appris à célébrer ce jour comme étant la fin d’une année, un nouveau départ, l’occasion de se faire pardonner nos déboires et de croire en des jours meilleurs. Nous notons nos bonnes résolutions sur une belle feuille en se convainquant d’y croire, et nous arrivons à la fin de l’année suivante avec d’autant plus de déceptions. Le Nouvel-An, c’est chaque année la même histoire, avec du champagne, des feux d’artifice, une personne qui tourne mal et un lendemain infernal pour qui a ouvert les portes de son humble demeure. Mais ces temps sont révolus: le Petit Nouvel-An a pris le contrôle du monopole.

Il ne paie pourtant pas de mine. Le Petit Nouvel-An a souvent lieu le week-end suivant l’orgie monumentale engendrée par le 31 décembre. Réunissant des foules bien plus raisonnables, il est l’occasion rêvée pour fêter une deuxième fois ce nouveau départ auquel nous croyons encore tous. Nous y mangeons mieux, puisque moins de monde signifie meilleur budget, meilleur champagne, et plus de saumon pour chacun. Quel peut donc bien être le défaut de cette fête en petit comité qui semble tout à fait réussie avant même de commencer? Si le Petit Nouvel-An semble a priori irréprochable, on lui trouve bien un défaut, celui capable de ruiner toutes les qualités précédemment mentionnées: il ravit la vedette au 31 décembre, à notre Nouvel-An chéri, la prunelle de nos yeux.

Car aujourd’hui, le mythe est brisé: les gens ne fêtent plus qu’avec parcimonie, se consolent en se disant qu’ils réservent leur foie pour le cadet du nom, tapi dans l’ombre, prêt à évincer son aîné lorsque l’occasion se présente. Alors levons-nous et protestons: non à la disparition du réveillon de la Saint-Sylvestre! Perpétuons les traditions, et continuons à croire en nos belles résolutions! Ne nous inclinons pas face à la tyrannie du petit frère, prêt à tout pour nous convaincre! Relevons la tête! Et célébrons 2015 avec conviction!

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