«Les mesures se jouent au micron près»

Page Jeunes - Parles-moi de ton taf • Magalie Reynaud, 18 ans, a commencé un apprentissage de polymécanicienne. Un métier qui demande précision, logique, et une certaine poigne dans un monde plutôt masculin.

Magalie Reynaud est la deuxième apprentie polymécanicienne de son entreprise depuis la création de celle-ci.
Magalie Reynaud est la deuxième apprentie polymécanicienne de son entreprise depuis la création de celle-ci.

Déborah Boschung

Publié le 26.02.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

«Cela fait maintenant six mois que j’ai commencé mon apprentissage chez WIB SA à Bulle. En sortant du cycle d’orientation, je voulais devenir employée de commerce, mais j’ai tout arrêté en cours de deuxième année: je ne supportais plus d’être assise toute la journée, j’avais besoin de bouger! C’est alors que je me suis intéressée à la polymécanique. Etant très pointilleuse et plutôt branchée technique, ce métier m’a paru idéal.



Trois jours par semaine, j’apprends principalement comment «usiner» des pièces industrielles, comme on dit en jargon technique (il s’agit d’enlever de la matière à une pièce brute à l’aide d’une machine pour lui donner les dimensions voulues, ndlr). Le reste du temps, j’assiste à des cours de maths, d’électrotechnique et d’informatique, mais aussi de techniques d’usinage et de dessin. En effet, il ne suffit pas seulement de savoir créer des pièces, il faut aussi comprendre tout le travail préparatoire qu’il y a derrière, de la conception des pièces au fonctionnement des machines. La polyvalence de ce métier demande en outre une certaine habileté manuelle et énormément de précision: une erreur sur des mesures, qui se font parfois au micron près, peut s’avérer catastrophique. Cela implique souvent beaucoup de responsabilités.

J’ai toujours eu un penchant pour la création. Petite, j’adorais construire des cabanes de fortune en forêt. Aujourd’hui, obtenir un résultat concret reste ma plus grande satisfaction professionnelle. Certains pensent qu’en tant que fille je n’ai pas ma place dans ce métier, alors que d’autres au contraire, sont plutôt impressionnés. Il est vrai que ce travail compte très peu de femmes: depuis la création de mon entreprise, je suis la deuxième femme apprentie polymécanicienne. Actuellement, je suis d’ailleurs la seule apprentie de première année de tout le canton. Mais je ne pense pas pour autant avoir moins de chances qu’un autre. Je n’ai pas peur de mettre la main à la pâte, j’ai une bonne condition physique qui me permet de rester longtemps debout et surtout un assez fort caractère. En ce qui concerne mon futur, qui sait, peut-être deviendrai-je maîtresse d’apprentissage dans quelques années?»

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