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Manon Schick présente ses héroïnes

L'article en ligne - Livre - Dans « Mes héroïnes, des femmes qui s’engagent », la directrice générale d’Amnesty International Suisse dresse le portrait de onze militantes des droits des femmes qui l’ont marquée et inspirée.

Manon Schick, directrice générale d’Amnesty International Suisse, a rencontré au cours de son parcours les femmes dont elle dresse le portrait.
Manon Schick, directrice générale d’Amnesty International Suisse, a rencontré au cours de son parcours les femmes dont elle dresse le portrait.

Sylvie DERVEY

Publié le 28.03.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Onze femmes. Onze rencontres. Onze combats pour autant de facettes des droits des femmes. Onze sources d’inspiration. Voilà ce que Manon Schick nous invite à découvrir dans « Mes héroïnes, des femmes qui s’engagent », un livre sorti à l’occasion de la journée internationale de la femme le 8 mars dernier.

Qui sont donc ces femmes ? Ce sont des militantes que Manon Schick, directrice générale d’Amnesty International Suisse, a rencontrées au cours de son engagement et qui l’ont profondément marquée. Il y a par exemple Jackeline Rojas, militante pour la paix, qu’elle a rencontrée en Colombie lorsqu’elle était volontaire pour l’organisation Peace Brigades International (PBI – Brigades de paix internationales). Il y a aussi China Keitetsi, une ancienne enfant soldate ougandaise qui est devenue leur porte-parole ou encore Justine Masika Bihamba, qui vient en aide aux femmes violées au Congo. Comme elle l’explique dans l’introduction, Manon Schick a volontairement choisi de présenter des militantes en dehors de l’Europe, car elle souhaitait « mettre en lumière ces activistes qui sont souvent reléguées dans l’ombre et qui subissent harcèlement et intimidation de la part des autorités de leur pays ».

Avant chaque portrait, une fiche signalétique permet de faire rapidement connaissance avec la militante qui nous accompagnera dans les pages suivantes. Plus que ses « héroïnes », c’est aussi un peu d’elle-même que Manon Schick dévoile au fil des portraits, qui sont ponctués d’anecdotes personnelles.

Une triste réalité
Il vaut mieux lire « Mes héroïnes, des femmes qui s’engagent » à petits pas, chapitre par chapitre, car, si le style est fluide, la réalité vécue par ces femmes et leurs compatriotes est parfois d’une brutalité inouïe. China Keitetsi n’avait par exemple que huit ans lorsqu’elle a été enrôlée de force dans un groupe armé. A la place d’un doudou, c’est avec une arme que la fillette dormait tous les soirs.

De plus, la réalité des droits des femmes dans le monde, qui se dessine en filigrane des portraits, peut laisser une impression désespérante. Pour ne citer que deux exemples, au Congo, le viol est utilisé comme une arme de guerre et aucune femme n’est à l’abri, car l’âge des victimes va de dix mois à huitante ans. A Ciudad Juarez, au Mexique, le féminicide est une véritable épidémie.

Une détermination à toutes épreuves
« Mes héroïnes, des femmes qui s’engagent » est toutefois aussi source d’optimisme tant ces femmes font preuve d’une détermination à toutes épreuves. Malgré les risques encourus pour elles-mêmes et leur famille, malgré les intimidations, la prison, la torture et, pour certaines, l’exil forcé, elles ne baissent pas les bras. Elles continuent leur combat.

La ténacité de leur engagement ne peut que forcer le respect et redonner espoir. Tout comme l’inventivité des militantes autour du globe. Leila Alikarami, avocate iranienne, explique par exemple que des centaines de milliers de femmes ont posté des photos d’elle sans foulard ou faisant du vélo sur les réseaux sociaux pour protester contre des propos du leader religieux Khamenei à propos du rôle et de la place de la femme. Au final, « Mes héroïnes, des femmes qui s’engagent » est un de ces livres dont on ne ressort pas indemne, un livre à la fois bouleversant et inspirant.

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