Ils sont mythiques. Du repas d’étudiant à celui de famille en passant par l’apéro, tout le monde les trouve exceptionnels. Il n’y a sûrement pas plus polyvalent qu’eux: les sticks de poisson passent partout, peu importe l’heure, la saison ou l’accompagnement. Nous les appelons aussi avec douceur bâtonnets, mais avons le mauvais réflexe de les dénigrer en supputant qu’ils constitueraient un repas trop simple, trop désuet. Or, ils ne le sont en aucun cas.

Mais qu’ont fait ces fabuleux bâtonnets de poisson pané pour mériter une colonne dans un journal régional? Premièrement, nul besoin de s’y prendre trois heures à l’avance. Les glisser encore congelés dans une poêle pour les faire dorer dans un peu de beurre suffit largement, grâce au ciel. A cela, ajoutons un prix tout à fait raisonnable, une odeur qui ne s’imprègne pas sur notre beau tee-shirt et un nombre de calories plus limité que celui de la fondue.

Si ces merveilleux petits bouts de poisson sont mis sur la touche, c’est parce qu’on ne relève pas avec suffisamment de rigueur leurs qualités incroyables. Ce goût, partant d’une panure légère pour enrober un filet qui fond avec délicatesse sur la langue, est inimitable. Jamais on n’a connu une telle explosion de saveurs qui, relevée d’une fine couche de mayonnaise, nous laisse un goût de reviens-y.

On aime les dévorer avec des pommes de terre ou une salade, comme Maman nous l’a si bien appris. Car oui, les sticks de poisson ont traversé les générations avec une détermination hors norme. Emballés dans leur carton victorieux, toujours au même rayon avec assurance, ils arborent leur meilleur sourire lorsque nous ouvrons avec précaution le congélateur du magasin pour en retirer notre trophée. Nous sortons allègrement avec notre caddie détenteur de notre repas d’exception, qui servira une fois à trois heures du matin après une soirée, puis un mardi midi entre deux cours. Polyvalent, redisons-le.

Ne négligeons pas les sticks de poisson. Car à travers les tempêtes que forment nos semaines durant l’année, jamais ils ne nous laisseront tomber. I