Polymécanicien au pays de Shakespeare
Page Jeunes - Parle-moi de ton taf! • Les apprentis aussi ont la possibilité d’effectuer des séjours dans toute l’Europe au cours de leur formation. Adrien Overney, 19 ans, est parti à l’étranger pour y réaliser son stage de dernière année.
Céline Sidler
Temps de lecture estimé : 2 minutes
«En juillet dernier, j’ai obtenu mon certificat fédéral de capacité (CFC) que j’avais entrepris afin d’entamer une formation de policier. J’ai choisi d’étudier la polymécanique car c’est un métier technique. De plus, l’Ecole des métiers de Fribourg offre une bonne formation. Mais l’institut ne fournit pas aux élèves les infrastructures pour la pratique. Nous sommes donc censés trouver des stages. Ils ne sont pas obligatoires mais cela rend notre apprentissage plus intéressant. Et si nos notes sont bonnes, nous pouvons aller à l’étranger.
Au cours de ma dernière année, je suis parti à Bristol, en Angleterre, grâce au programme Leonardo da Vinci. Il permet aux jeunes en formation d’aller à l’étranger pour y travailler. Financé par l’Etat, nous avons accès à toute l’Europe en fonction de l’offre des entreprises partenaires. J’ai donc envoyé mon curriculum vitae et une lettre de motivation, comme pour un vrai poste, à la filiale Sulzer Ltd. qui m’a engagé.
Nous n’obtenons aucune rémunération pour ces stages et sommes logés chez l’habitant. J’ai passé quatre mois dans une famille très agréable qui m’a permis de bien m’acclimater. Bien qu’ayant déjà fait des séjours linguistiques en Grande-Bretagne, il m’a fallu deux semaines pour bien comprendre mes interlocuteurs. Ce n’était pas tant la langue qui était difficile mais l’accent régional. Durant quatre mois, j’ai travaillé comme un employé normal, toujours escorté d’un professionnel. Au contact des accompagnants, j’ai observé deux cas de figure. Certains prenaient le temps de m’expliquer et de partager leur savoir. Voyant que j’étais apprenti et de langue étrangère, ils m’aidaient. D’autres me considéraient plutôt comme de la main-d’œuvre gratuite pour faire le sale boulot. Toutefois, dans l’ensemble, mes expériences ont été positives.
Pouvoir partir en Angleterre était génial. C’est une société très ouverte et les gens y sont très sympathiques. Ce genre d’opportunité nous enrichit souvent davantage qu’un stage en Suisse. Cela montre que je peux me débrouiller et apprendre vite dans une autre langue. Maintenant, je sais aussi comment les choses se font ailleurs. C’est une expérience de vie.»