La Liberté

«Une semaine sans café? De quoi vous mettre sur les nerfs!»

Page Jeunes - J’ai testé pour vous »   Le café du matin, c’est que du bonheur. Mais, si celui de dix heures s’impose, les huit qui suivent sont de trop. Et la cure de désintox n’a rien d’une balade de santé: en témoigne une semaine dans la peau d’un 
caféinomane sous tisane.

Dilemme : le café empêche de dormir, mais dormir empêche de boire du café. © Pierre Gumy
Dilemme : le café empêche de dormir, mais dormir empêche de boire du café. © Pierre Gumy

Pierre Gumy

Publié le 22.11.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

«Tu bois trop.» S’entendre dire ça de bon matin a le don de vous gâcher la journée. Mais pas de panique: un troisième café, bien serré, et le lundi matin reprend des couleurs. Après quelques heures au boulot, ce n’est bientôt plus une tasse, mais bien une dose, voire un shoot de caféine qu’on s’inflige. La langue pâteuse, le cœur qui tape fort et à bout de nerfs, le sommeil ne vient pas, même à quatre heures du matin. «Demain, le café, c’est fini!»

La première journée débute par un échec. Il est 6 h 30 et, sans crier gare, un café a été bu, par pure habitude. Sur le quai, le train a cinq minutes de retard. Tous les pendulaires ont leur dose à la main, qui fume outrancièrement. La rechute guette: «Juste le temps pour un petit express!» A la fin de cette pénible journée, la directrice passe au bureau. «Bravo, joli travail aujourd’hui.» Normal! Plus question de s’offrir un moment de répit au boulot lorsque pause rime avec café depuis des lustres. Au petit matin du troisième jour, un plan d’attaque s’impose. Cette fois, un thermos rempli de tisane et une tasse porte-­bonheur m’accompagnent. Rassemblés autour de la machine à café, les collègues jettent un regard indiscret sur mon eau chaude translucide. Après deux jours de mauvaise humeur flagrante, aucun d’eux n’ose une remarque. Et c’est tant mieux parce que je suis hyper sur les nerfs!

Je me réconforte, les trois jours suivants, sur les blogs qui recensent les bienfaits de mon chemin de croix. Fini la fatigue et les crampes d’estomac, mais aussi l’apathie, les troubles émotionnels et l’improductivité, selon certains. Le dimanche soir, le doute m’envahit au souvenir du doux réconfort de ma boisson fétiche: le café doit bien aussi avoir de bons côtés? Internet le dit haut et fort: le café améliorerait la qualité des spermatozoïdes et offrirait une certaine protection contre la cirrhose. Le café n’est pas une drogue, c’est un médoc bon pour le foie. Au vu de ma consommation d’alcool, il serait stupide de s’en passer. Allez, deux cafés par jour et seulement le matin. «Mais à partir de maintenant, ce sera sans le pousse-café.»

Retrouvez tous les articles de «La Page Jeunes» dans ce dossier

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11