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«Planifier la mort est inacceptable»

ATS

Publié le 02.07.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Evêques suisses  »

La vie est un cadeau et elle demeure précieuse jusqu’à son terme. Jus­titia et Pax, la commission d’éthique sociale de la Conférence des évêques suisses, et l’évêque de Bâle Felix Gmür s’opposent à une mort planifiée et encouragent les soins palliatifs.

Le suicide ne doit pas être normalisé ni banalisé, a déclaré hier Mgr Gmür, devant la presse. «Ce n’est pas possible que des personnes qui ne sont pas ou plus performantes, notamment en raison de leur âge, choisissent de mourir et qu’elles soient encore aidées à le faire.»

Notre société a tendance à réduire la vie à des considérations économiques. Le faible devient un fardeau et il pense que sa vie n’a plus de valeur, déplore Wolfgang Bürgstein, secrétaire général de Justitia et Pax. La pression sociale pousse les personnes âgées à se tourner vers le suicide assisté.

Selon lui, l’offre du suicide assisté est une expression de la désolidarisation de la société. Mais celle-ci ne doit pas exclure les personnes âgées, au risque de devenir inhumaine.

Il faut tendre la main aux personnes d’un grand âge. «En lieu et place du suicide organisé, nous avons besoin d’accompagnements et d’offres pour améliorer encore les soins palliatifs», demande Mgr Gmür.

Le concept est encore trop peu exploré compte tenu des exigences sociales, sociétales et médicales, estime Justitia et Pax dans une étude présentée hier. L’accompagnement palliatif en fin de vie demande une interaction des différents spécialistes et de non-professionnels.

Il existe aujourd’hui déjà de nombreuses offres, qu’il faut mieux intégrer dans les structures existantes. Elles sont malheureusement moins nombreuses en campagne que dans les villes.

Dans son étude, Justitia et Pax recommande d’introduire de nouveaux principes de financement pour les personnes âgées dans les hôpitaux et les homes. Les prestations médicales au forfait ne sont pas adaptées aux situations complexes dans le domaine des thérapies et des soins palliatifs.

Les personnes âgées, vues comme des «mauvais risques», sont plus rapidement transférées vers d’autres institutions. Mais, souvent, elles n’y trouvent pas les compétences médicales nécessaires. L’appui important des proches aux mourants doit être aussi mieux reconnu socialement, souligne encore Justitia et Pax dans l’étude. Les hôpitaux et les homes doivent prêter une plus grande attention aux familles qui prennent en charge des mourants.

ATS

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