La Liberté

«Pour discuter contrat, il faut être bon au bon moment»

C’est Mitch qui le dit • Tous les quinze jours, le défenseur Michaël Ngoy évoque les coulisses de Fribourg-Gottéron et le monde du hockey sur glace. Il évoque cette semaine les contrats des joueurs ou leurs reconductions.

«Après, les questions du salaire, des primes ou de la durée du contrat sont négociées par l’agent. D’autres propositions peuvent entrer en ligne de compte» explique Ngoy. © Corinne Aeberhard
«Après, les questions du salaire, des primes ou de la durée du contrat sont négociées par l’agent. D’autres propositions peuvent entrer en ligne de compte» explique Ngoy. © Corinne Aeberhard

Michaël Ngoy

Publié le 20.11.2014

Temps de lecture estimé : 3 minutes

«Les contrats ou leurs reconductions: le sujet anime les conversations du vestiaire. Il n’y a pas que les supporters qui en parlent. Et nous savons plus ou moins tous ce que gagnent les autres ou qui est le plus courtisé.

Il y a quatre catégories de hockeyeurs au niveau des négociations de contrat. Je parle des joueurs suisses évidemment et pas des étrangers. En premier: les joueurs clés ayant le même rendement que des renforts étrangers. Il n’y en a que cinq ou six en ligue A. Il s’agit de Sprunger, Wick ou Cunti… Les clubs lancent les discussions à la fin de leur avant-dernière saison de contrat.

En deuxième, il y a les joueurs dominants qui sont beaucoup utilisés et en toutes circonstances. Je pense par exemple à Seger ou Blindenbacher. Avec eux, les négociations commencent au début de leur dernière saison de contrat ou même durant la préparation. La troisième catégorie comprend les bons joueurs, fiables. Ceux qui contentent tout le monde. On discute avec eux entre octobre et janvier. Les négociations peuvent parfois durer.

Enfin, il y a les joueurs qui arrivent à la fin de leur deuxième saison de contrat dans un club et qui évoluent habituellement en quatrième ligne. Leurs dossiers sont traités entre février et la fin de saison.

C’est le business, mais il y a une constante: il faut être bon au bon moment! Après avoir déçu lors de ses deux premières années de contrat, un joueur a toutes les chances d’obtenir un nouvel accord même revu à la hausse s’il explose lors de sa dernière saison. Par contre, s’il brille d’entrée avant de flancher, il est mal… Certains joueurs ont réussi une excellente saison et ils en ont ensuite profité durant toute leur carrière.

J’ai prolongé mon contrat de deux ans, jusqu’en 2016, l’automne dernier (en 2013, n.d.l.r.). Aujourd’hui, tout se fait avec les agents. L’entraîneur contacte en premier le joueur pour lui demander ses objectifs et ses motivations. Il émet son souhait de poursuivre la collaboration et l’agent prend le relais. J’avais eu un rendez-vous en octobre ou novembre durant lequel j’avais appris qu’on était content de moi.

Après, les questions du salaire, des primes ou de la durée du contrat sont négociées par l’agent. D’autres propositions peuvent entrer en ligne de compte. Moi, j’avais donné ma préférence à Fribourg, pour autant qu’on puisse s’accorder. Mais il y a quand même un inconvénient ici: on discute argent avec l’entraîneur et le soir, il y a match… Il peut naître un certain malaise de cette situation.

Des choix cornéliens, j’en ai eu deux fois. Le premier, c’était durant ma dernière saison à Lausanne (2004-2005). Le LHC, mon club, voulait me garder et Fribourg m’avait fait une offre. Après une longue réflexion, j’avais signé à Fribourg. C’était en janvier. Je n’étais pas sûr de moi. Quelques semaines plus tard, Lausanne était relégué… J’avais fait le bon choix.

En 2006-2007, j’avais réussi une excellente saison avec Gottéron. J’avais été convoqué par Zurich en même temps que Monnet et Bastl. Mais je n’étais pas parti. J’étais resté à Fribourg. Zurich a décroché le titre juste derrière… Je ne regrette rien. Ma priorité, c’était de confirmer et pas de devenir champion de Suisse. Aujourd’hui, j’ai l’âge où il serait temps de penser à gagner un titre. Je me plais à Fribourg.»

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