La Liberté

Mobilisation pour les animaux

Saint-Aubin • Des amis des bêtes s’inquiètent du sort réservé aux animaux d’Elanco. Une manifestation est prévue le 28 novembre.

Des refuges ont proposé d’accueillir notamment des chats et des chiens.
Des refuges ont proposé d’accueillir notamment des chats et des chiens.

Chantal Rouleau

Publié le 11.11.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

L’avenir des animaux du centre de recherche en santé animale de Saint-Aubin est incertain. Des organismes de protection des animaux s’inquiètent du sort réservé aux bêtes élevées sur le site broyard appartenant à l’entreprise Elanco, à la suite de l’annonce de sa fermeture. A la mi-octobre, les 80 employés du centre de Saint-Aubin ont en effet appris l’intention de la firme de mettre la clé sous le paillasson et de regrouper ses activités suisses à Bâle. Dans le contexte de ses recherches, la société, filiale du groupe pharmaceutique américain Eli Lilly, héberge de nombreuses bêtes.

La Ligue suisse contre la vivisection (LSCV) a lancé hier un appel via un communiqué afin qu’un plan social soit mis en place pour les animaux. Elle craint qu’Elanco n’élimine ses quelque 800 animaux (rongeurs, lapins, chats, chiens, moutons, porcs et bovins). «Nous les avons contactés pour leur proposer un reclassement des bêtes, mais nous n’avons toujours pas obtenu de réponse», indique Luc Fournier, président de la LSCV. «Pour nous, c’est clair: les animaux de rente sont destinés à l’engraissement ou à l’abattoir. Les autres, les chats et les chiens notamment, devraient être euthanasiés. Plusieurs refuges sont pourtant prêts à les accueillir.»

Recherche de solutions

Interrogé à ce sujet par «La Liberté», Elanco répond par courriel: «Si la phase de consultation devait aboutir à la fermeture du site, nous allons travailler en étroite collaboration avec les autorités locales ainsi qu’avec les experts scientifiques afin de trouver une solution pour les animaux impliqués.»

La société est effectivement en discussion avec le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires du canton de Fribourg. «Nous sommes en contact avec eux», confirme Grégoire Seitert, vétérinaire cantonal. «L’entreprise est propriétaire de ces animaux et en a la responsabilité. Des solutions ont été proposées, mais pas sur tout.» Il n’en dira pas plus sur les négociations qui sont en cours jusqu’à la fin novembre.

Offre de la SPA-Fribourg

Selon Elanco, certains animaux pourraient être transférés vers d’autres établissements et vers les employés propriétaires d’animaux. «Nous n’envisageons pas le besoin de soutien par adoption à travers des tiers à ce stade», écrit Maria Zampaglione, responsable de la communication pour le groupe.

La Société fribourgeoise pour la protection des animaux (SPA-Fribourg), entre autres, serait pourtant d’accord d’héberger une partie du cheptel. «Nous serions prêts à le faire, dans la mesure de nos moyens», indique la présidente Nathalie Genilloud. «Eduquer et resocialiser un chien qui a grandi en laboratoire, en ayant peu de contacts avec les humains, représente un travail énorme. Mais nous l’avons déjà fait et nous sommes prêts à tenter à nouveau l’aventure.» Un courrier a été envoyé à Elanco, mais il est pour l’heure demeuré sans réponse.

Il en est de même des sollicitations de Tomi Tomek, de l’association SOS Chats, basée dans le canton de Neuchâtel. «J’ai offert mon aide pour placer des chats et des chiens, mais je n’ai pas eu de retour», regrette-t-elle.

Manifestation organisée

Le Mouvement d’action identitaire, un groupe politique populaire, ni à gauche, ni à droite, et basé dans le Jura bernois, organise quant à lui une manifestation en faveur des animaux, le 28 novembre prochain à 15 h. sur le site de Saint-Aubin. «Nous trouvons cette situation inadmissible», commente Gianni Beuchat, vice-président du mouvement. «Nous voulons sauver ces animaux et espérons réussir à nous faire entendre.»

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