Article paru le 25 septembre

«La Liberté» a utilisé les outils du questionnaire Smartvote pour comparer les positions des six candidats fribourgeois au Conseil des Etats dans huit domaines thématiques. Pour faciliter notre analyse, nous nous sommes intéressés aux candidats des quatre principales formations, à savoir le sortant socialiste Christian Levrat, le démocrate-chrétien Beat Vonlanthen, le libéral-radical Jacques Bourgeois et l’UDC Emanuel Waeber. Les positionnements de Ralph Alexander Schmid (pvl) et Patrick Castioni (pbd) figurent toutefois sur le graphique ci-contre.

Ce schéma reprend l’échelle du «smartspider»: plus une position se rapproche de la valeur 100, plus elle signifie une approbation, plus une position tend vers la valeur 0, plus elle reflète une désapprobation.

Le socialiste à part

Premier constat, général: tant Christian Levrat qu’Emanuel Waeber se retrouvent là où on les attend, à savoir avec des positions significativement différentes des autres candidats sur des thèmes propres à l’idéologie de leurs partis respectifs. Ainsi, Waeber se retrouve nettement à l’opposé des trois autres adversaires sur l’axe de l’ouverture vers l’étranger, lequel comprend des questions sur l’attitude vis-à-vis de l’Union européenne, sur les traités internationaux, sur les politiques de développement ou encore sur l’engagement de l’armée à l’étranger. Sur ces thèmes, Levrat apparaît comme le plus ouvert mais Bourgeois et Vonlanthen ne sont pas si éloignés que ça du sénateur sortant.

Logiquement, Levrat est aussi le moins favorable à une politique migratoire restrictive. Intégration, naturalisation facilitée, droits politiques des étrangers, politique d’asile: sur ces questions, le plus restrictif est Bourgeois, plus encore que Waeber.

Net clivage gauche-droite

On retrouve un grand écart entre Levrat et les trois candidats de droite sur l’axe de la politique économique libérale. Dans ce thème, il est par exemple question de la privatisation des entreprises publiques, de la suppression d’entraves administratives, de l’aide de l’Etat à certaines branches économiques.

Grand écart aussi entre le socialiste et ses adversaires de droite sur le thème de l’Etat social. Pour Levrat, l’Etat doit être clairement fort. Alors que Bourgeois et Waeber s’accommodent d’un Etat socialement beaucoup plus faible. Beat Vonlanthen se trouve pile au centre.

Un dernier domaine où les écarts sont significatifs a trait à la protection de l’environnement. Levrat est nettement favorable à une protection digne de ce nom, alors qu’Emanuel Waeber occupe une position peu engagée.

Les écarts se resserrent un peu sur l’axe de l’ordre et de la sécurité. Mais Levrat et Waeber sont les plus éloignés l’un de l’autre, alors que le démocrate-chrétien et le libéral-radical se situent près du centre.

Les quatre concurrents se rapprochent encore sur la question de la politique des finances restrictive. Les trois candidats de droite ont quasi la même position alors que Levrat se distingue par une position plus souple.

Enfin, les quatre sont relativement proches sur l’axe de la société libérale où sont abordées des questions touchant à la vie privée, au mode de vie, ou encore à la place de la religion. Pour intéressants et révélateurs qu’ils soient, ces positionnements ont d’abord une valeur indicative et pas absolue. Ils sont généralement calculés par Smartvote à partir de réponses à trois ou quatre questions.

► Le dossier Elections fédérales 2015 à retrouver sur EF2015.laliberte.ch.