«On m’a privé de mon carnet d’épargne»
Fribourg • D’anciens enfants placés ont découvert des carnets d’épargne cachés par leur tuteur. Pour récupérer leur dû, ils se heurtent à des taxes bancaires élevées. Un postulat déposé au National demande la gratuité des démarches.
Christine Wuillemin
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«Mon tuteur m’a ouvert un carnet d’épargne quand j’étais petit. Il ne m’en a jamais parlé. Lorsque j’ai découvert son existence, cinquante ans plus tard, j’ai voulu récupérer cet argent. Mais la banque m’a dit qu’elle devait entreprendre des recherches, facturées 100 francs l’heure, pour retrouver mes quelque 1600 francs.» Clément Wieilly est abasourdi. Placé de force en orphelinat durant son enfance, il doit aujourd’hui payer une somme, peut-être supérieure au montant qui lui est dû, s’il veut le récupérer.
«Ces recherches devraient être gratuites pour les victimes qui ont souvent connu la misère et la maltraitance», estime celui qui est aussi le fondateur de l’association Agir pour la dignité, laquelle défend les victimes de mesures de coercition