A première vue, elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Même gabarit, jolies, blondes comme les blés et avec de grands yeux bleus: les deux adolescentes ne passent pas inaperçues en Vieille-Ville de Fribourg où elles ont grandi et habitent toujours. Mais à y regarder de plus près Florence et Laura Bosson sont bien différentes.

Une différence que les jumelles, qui viennent de fêter leurs quinze ans, revendiquent haut et fort. Laura est plutôt du genre sportive, aime être au grand air tandis que sa sœur Florence, très coquette, a un côté «plus fille» comme elle le précise d’emblée. «Et moi j’ai une tache brune dans l’œil», poursuit Laura qui, fidèle à son style, porte souvent une casquette.

Des looks bien distincts donc, assortis de tempéraments également bien différents. «Florence s’énerve plus vite…», résume Laura et sa sœur d’abonder en rigolant: «J’ai les nerfs plus fragiles. Laura est très cool.» Visiblement d’accord avec cette constatation, Laura opine du chef mais tient toutefois à relever qu’elle n’est pas un ange et «qu’elle ne va pas tous les dimanches à la messe quand même».

Et Florence d’ajouter: «J’aurais tendance à faire plus de conneries!» Des bêtises dont on ne saura rien mais qui ne semblent pas bien graves à en croire leurs parents, Muriel et David qui ont également une fille aînée, Mathilde, âgée de 16 ans. «On a de la chance», glissent-ils avec beaucoup de ten- dresse dans le regard avant de fournir quelques détails sur l’enfance des jumelles. «On ne les a jamais habillées la même chose. Lorsqu’elles étaient petites, c’était bleu pour Laura et rouge pour Florence.»

La même moyenne

Ces deux-là, on l’aura compris, sont des boute-en-train dotés d’un sacré humour qui, malgré leurs nombreuses différences, sont très complices. Il leur arrive d’ailleurs de répondre simultanément et d’une façon identique et assez amusante aux questions. Il n’est pas rare non plus qu’une réponde pour l’autre. «On pense souvent la même chose. Nos premières dents ont poussé en même temps. Nous avons aussi deux dents en moins. Ah oui, et une fois à l’école primaire, on a eu la même moyenne!» Et surtout, elles n’aiment pas qu’on les confonde parce que, évidemment, «on ne se ressemble pas!»

Les deux demoiselles jouent ensemble au football dans une équipe féminine du FC Central et pratiquent toutes les deux un instrument de musique. Clarinette pour Laura et trompette pour sa cadette de quelques minutes. Sauf qu’elles ne jouent pas ensemble et ne comptent pas monter un duo musical pour autant.

Même si elles sont souvent ensemble et comptent les mêmes amis, Laura et Florence cultivent leur indépendance. «C’est sympa d’avoir quelqu’un de son âge. C’est comme une amie. Mais nous, on ne se voit pas comme des jumelles mais comme des sœurs normales! Il ne faut pas croire qu’on est toujours collées ensemble», expliquent en chœur celles qui viennent de terminer leur scolarité obligatoire.

Comment imaginent-elles leur avenir? «Je vais commencer un apprentissage de ferblantière», indique Laura. Quant à Florence, elle cherche encore sa voie, peut-être dans la vente. «J’aurai un appartement à moi et parfois elle pourra me rendre visite. Je me vois bien vivre sans elle. Bon, il ne faudrait pas qu’elle soit à l’autre bout du monde», note Florence. Et Laura de la remercier pour tant d’affection…