Trente ans à choyer des tracteurs
Anne Rey-Mermet
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Pousser la porte du local de Remy Chatagny, c’est s’embarquer pour un voyage à travers le temps et l’espace. Une incursion durant laquelle on rencontre des «petits gris», des «titans» ou encore des «boules chaudes». Alignés dans le vaste hangar, agrandi au fil des années, une centaine de tracteurs prennent leur retraite à Corserey après avoir servi aux quatre coins du monde. Les moteurs de la majorité de ces spécimens, fabriqués entre 1918 et 1950, ronronnent toujours. «Seuls deux modèles ne sont pas en état de marche», précise Remy Chatagny. «Ça ne m’intéresse pas de garder un tracteur qui ne fonctionne pas.»
Guide passionné et passionnant, le retraité égrène les anecdotes. «Celui-ci est un exemplaire très rare d’Italie, il n’a été fabriqué qu’à 600 exemplaires environ. Il n’a pas eu beaucoup de succès, peut-être parce qu’il fallait un physique d’enfer pour faire partir le moteur!» Un peu plus loin, un «tracteur d’aéroport», qui démarrait au quart de tour pour permettre aux